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Truitier est en même temps le dépotoir principal de Port-au-Prince et ... un village. Comme dans les grandes villes de plusieurs pays pauvres, une activité économique (donc sociale) s’y installe. Des familles complètes résident sur les pourtours de la décharge, deux milles personnes (selon un des employés qui servait de guide) vivent des déchets de PAP amenés ici tous les jours par des dizaines de camions. Un atmosphère opaque créé par la fume des déchets qui brulent et la poussière que les tracteurs soulèvent. Des ânes, cochons et cabrits qui broutent ce qui restent à brouter. Des centaines de moun, petits comme grands, fouillent les déchets. «Y’ap chèchè lavi» me dira le guide de circonstance... Simplement traduit en français, ils cherchent la vie. Chercher la vie !! Tabar..., il arrive que des expressions créoles te bouffent le coeur et la tête en même temps. On fouille activement le contenu apporté par les camions pour dénicher tout ce qui peut se vendre. À l’entrée du village, les brooker sont là avec des balances, l’activité économique y est très bien organisée. Le plastic et différents métaux récupérés sont emballés et retournés dans les pays riches pour être transformés en nouveaux produits de consommation. Quelques années d’utilisation à Montréal ou à Miami pour revenir et être revendu à un ayisien pour une deuxième ou une troisième vie utile. Quelques années avant de revenir à Truitier et ... Vous avez compris, tout est dans tout, c’est la vie et on la cherche !!