Le fils à Jo

Conquise par ce petit film sans prétention, émouvant, drôle (on rit) et qui fait du bien à la tête. La réalisation est juste, tout autant que les acteurs qui n’en font finalement pas trop (c’est toujours ma crainte quand des réalisateurs citadins tentent de créer l’ambiance de la campagne). Un film qui a su, donc, faire du beau avec du simple.

Jo, c’est le Seigneur du village qui impressionne les autres males et, surtout, un roi de la bagarre qui traîne derrière lui un passé où le Rugby c’est la vie. Il a d’ailleurs un jeune fils en qui il place tous ses espoirs de le voir jouer dans une équipe de Rugby locale; même si le dit fils semble ne pas être bien doué ou intéressé.

Bref, le papa et son ami, au petit nom de Pon-pon (un débile gentillet), décident de monter leur propre équipe afin que, « le fils à Jo », il puisse honorer sa famille en jouant au Rugby – et surtout donner un sens à la vie de papa. Intrigue à laquelle s’ajouteront un pote coureur de jupons mais plein de bon sens, de gros lourdauds du village, un joueur des All Black et une Irlandaise canon qui va tenir un rôle essentiel et poser quelques soucis (un peu de délicatesse dans ce monde de brutes – aux coeurs tendres).

Un film simple et sans artifices avec pourtant beaucoup de travail sur les non dits et la symbolique (quelle belle scène que celle du clou avec ponpon). Je vous le conseille vivement, notamment parce que Gérard Lanvin (surtout, mais pas que), habitant pleinement le personnage, nous offre de beaux moments d’amitié et d’amour, en toute sincérité.