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Une autre gauche est possible

Publié le 10 janvier 2011 par Mister Gdec

Une autre gauche est possibleUn débat qu’il est bon…

 Fidèle à l’un de mes rendez-vous quotidiens, je me rendais sur le réseau social de l’autre gauche lorsque je suis tombé sur cette conversation, dont j’ai lu attentivement l’ensemble des contributions.

 Et voilà que j’ai découvert ce petit bijou qui,  ma foi,  il faut le dire et l’écrire,  a de la gueule, tant il me semble lever un lièvre conséquent : l’utilité des contre-pouvoirs pour la préservation de la démocratie. Nous en voyons bien en ce moment  (et notamment suite à l’absence de débat sur la réforme des retraites) la douloureuse insuffisance  – d’autres plus sévères diraient l’absence - aujourd’hui… en Sarkozie.

 Je ne résiste donc pas à l’envie impérieuse de vous le voir partager, tant il me semble intéressant, en vous invitant à vous joindre bien volontiers à notre petite discussion, que je voudrais voir, dans mes rêves les plus fous (je ne m’interdis pas de rêver, moi…) supplanter d’autres débats plus… identitaires  (Le Pen, ta France n’est pas la mienne !) et bien moins subversifs pour les pouvoirs bipartites en place…

  Doxine  @ freelandz

Je ne fais confiance ni à Mélenchon ni à quiconque. Besancenot, Artaud, qui vous voulez. Le pouvoir est une drogue dure, la popularité rend fou. La personne la plus sincère et la mieux intentionnée, la plus démocrate avec de bonnes raisons personnelles de l’être peut user puis abuser du pouvoir, de la popularité, des privilèges que d’autres lui proposent. Nul n’est incorruptible. Relire l’histoire de la révolution française (celle de 1789). Une fois passé par tous les combats contre les nobles, le clergé, les bourgeois, les opposants, les mous, les adversaires des pays voisins, on passe à la guillotine le peuple quand il s’oppose.

La seule possibilité est de cadrer le pouvoir en permanence, par des contre-pouvoirs. Et comme le proclame chaque semaine le canard enchaîné pour la liberté de la presse, elle ne s’use que lorsqu’on ne s’en sert pas.

La difficulté est donc de concevoir à l’avance des contre-pouvoirs efficaces, puis de ne pas les laisser aux mains des spécialistes. La condition est que le peuple s’en mêle, et pas seulement quand ça dérape, mais au long cours. C’est par exemple le boulot des syndicats, des associations, des journalistes, des magistrats. Cependant ça ne suffit pas. Quand on constate le peu de courage des parlementaires de l’UMP, alors même qu’ils ne sont pas d’accord parfois, pour s’opposer à leur propre camp ! Ne parlons pas des centristes, qui votent systématiquement toutes les lois que par ailleurs ils disent ne pas approuver. De rares socialistes votent autrement que leur groupe parlementaire, au parlement européen, mais pour combien qui suivent la pente du néolibéralisme à tout coup ? Il s’agit forcément d’un effet de groupe. Un parti, comme toute société, favorise la cohésion, le suivisme. Le vote démocratique des orientations, la désignation des représentants, tout cela même à bulletin secret, ne garantit pas que chacun soit à même de s’informer, de se faire une opinion et d’être en mesure de la défendre. Car pour cela il faut certes du courage, mais il faut aussi une bonne dose de connaissances, de compréhension des tactiques, de capacités d’expression pour convaincre les pairs. La plupart des citoyens sont influençables, faute de temps et d’entraînement à la critique. Ajoutons l’effet de masse, l’effet de répétition, et le tour est joué.

La gauche de combat a ceci de spécifique que ses militants sont formés : à l’histoire, à la philosophie, à la lecture, à la discussion, à l’écoute critique, à la mémoire des luttes, à l’enchaînement  des situations, à forger des contre-propositions, etc… On y trouve moins de moutons qu’ailleurs. Alors pourquoi pas tous les autres ? C’est d’éducation populaire que nous avons besoin. La démocratie sera sinon illusoire, car le peuple sera dans l’incapacité d’exercer son libre-arbitre, individuel et collectif. Quelque soit le programme, l’équipe, le porte-parole. Y compris et d’abord vis-à-vis de son propre parti.

Mais toutes ces précautions ne doivent pas empêcher d’agir. En se faisant confiance mutuellement, parce qu’on pense mieux à plusieurs. Et je trouve que la période que nous vivons commande d’agir, et pas dans deux ans. Il me semble que les expériences de terrain nous donnent autant à espérer qu’à douter. Nous sommes adultes, une orientation des uns et des autres vers l’union de nos forces ne signifie pas l’abandon de ce que nous sommes chacun. Mais peut-être sa réalisation.

Bravo, Dioxine. Voilà un bon texte,  qui donne envie de débattre. Et de nous réconcilier avec la politique, dont nous nous faisons certainement, ensemble, une idée certainement bien plus haute que celle qui se donne en spectacle actuellement… La politique ne devrait-elle pas être là pour permettre aux citoyens de vivre, construire et dialoguer ensemble ? Ne devrait-elle pas être là avant tout pour défendre l’intérêt collectif et non une somme de petits intérêts individuels, comme nous pouvons le constater un peu partout, à droite comme à gauche, ce qui ne peut que donner envie au commun des mortels de s’en désintéresser…. Au profit de qui, dites le moi ?

Résistance ! à la résignation…


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