Sarkozy n’a aucune pudeur lorsqu’il s’agit de se mettre en avant. Après avoir tenté de s’appropier la mémoire de Guy Moquet au travers de la fameuse lettre à lire devant les élèves, pluis la mémoire de la Shoah en prétendant associer chaque écolier français avec une jeune victime du génocide, le voici tentant de s’approprier la mémoire d’Aimé Césaire… Yan Savidan sur son blog rappelle quelques vérités…
Sarkozy se réapproprie la mémoire d’Aimé Césaire
En visite depuis hier en Martinique, Nicolas Sarkozy a annoncé la tenue en avril d’un hommage national au
poète martiniquais Aimé Césaire. Une plaque portant
son nom sera scellée au Panthéon.
Et pourtant, pour les obsèques nationales d’Aimé Césaire le 20 avril 2008 à Fort-de-France, Nicolas Sarkozy n’avait pas été autorisé par la famille à prendre la parole. Une sorte de camouflet pour le chef de l’Etat pourtant à la tête d’une délégation composée de plusieurs ministres comme Michele Alliot-Marie, Rama Yade et Yves Jégo.
Les proches du poète souhaitaient un hommage simple et apolitique. L’on se souvient qu’à l’époque, cette décision avait quelque peu fâché l’Elysée. Hypocrisie puisque nul n’ignorait qu’Aimé Césaire n’appréciait guère Nicolas Sarkozy.
Lors de la venue les 6 et 7 décembre 2005 aux Antilles, le député et maire honoraire de Fort-de-France avait annoncé qu’il ne souhaitait pas rencontrer le ministre de l’intérieur et président de l’UMP pour raisons personnelles et Parce que, auteur du discours sur le colonialisme, je reste fidèle à ma doctrine et anticolonialiste résolu. Et ne saurais paraître me rallier à l’esprit et à la lettre de la loi du 23 février 2005 » sur la reconnaissance dans les programmes scolaires du « rôle positif de la présence française en outre-mer.
La population locale était aussi à côté d’associations et de collectifs manifestant ainsi sa désapprobation sur les mots Karcher et racaille employés par Nicolas Sarkozy à propos de la crise des banlieues.
Par ailleurs, Il ne faut pas oublier non plus que les Martiniquais ont été choqués par le discours du chef de l’Etat à Dakar, le 26 juillet 2007, dans lequel il avait dit que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire.
Sans aucun doute, la visite de Nicolas Sarkozy a cette fois un caractère très électoral. Aimé Césaire était président d’honneur du comité de soutien de Ségolène Royal lors des élections présidentielles de 2007. Cette dernière avait obtenu 60,52 % des voix contre 39,48 % pour Nicolas Sarkozy au second tour de ces élections.
Section du Parti socialiste de l'île de ré