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Banlieues: un énième plan ?

Publié le 19 janvier 2008 par Pierre

Bis repetita

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 Fadela Amara, secrétaire d’Etat en charge de la politique de la Ville, a laissé entendre dans un entretien au Figaro Madame (tout arrive…) à paraître aujourd’hui qu’elle allait mettre en place un «  plan Espoir banlieue » doté selon elle de beaucoup d’argent, on évoque la somme de 1 milliard d’euros. Ce plan, qui viserait une cinquantaine de banlieues, était initialement annoncé pour janvier mais a été, à la demande du Président Sarkozy, repoussé à février. Il s’agirait de le « booster » un peu plus… Notons qu’à cette annnonce, Christine Boutin, sa ministre de tutelle, a rappellé que la politique de la ville doit être globale. Ambiance…

Ce qui est embêtant avec plan c’est que personne n’y croit vraiment : ni les bailleurs sociaux, ni les élus locaux, encore moins les habitants qui se sentent eux stigmatisés. Alors bien sûr, tout le monde se dit qu’un peu d’argent ça fera pas de mal mais c’est malheureusement l’écueil sur lequel la politique de la ville s’est souvent empalée : saupoudrer des crédits pour un bilan famélique. En termes d’effet de levier, on pourrait trouver mieux pour de l’argent public.

D’ailleurs, le Conseil Economique et Social vient de rédiger, à la demande de François Fillon, un rapport intitulé « Réunifier et réconcilier la ville ». Sous couvert d’anonymat, l’un de ses membres ironise en indiquant que, «  pour en arriver là, il suffisait d’aller chercher l’un des multiples rapports déjà rédigés par le CES, d’en changer le nom du rapporteur, d’actualiser les chiffres et on serait arrivés au même résultat ». Pas très optimiste et surtout, cela montre qu’on tourne en rond sur cette question des banlieues.

De l’explosif à Bercy

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 Deux choses : d’abord, les gouvernements ont beaucoup de mal à agir dès lors que le problème nécessite une approche multiministérielle et un engagement fort de tous. Les pré-carrés et vieux réflexes ont la vie dure. A une exception près, la performance de Jean-Louis Borloo qui, grâce au soutien du Président Sarkozy, est en train de réussir à traiter la question de l’environnement, avec son Grenelle. Mais on attend encore les mesures financières…
Ensuite, Bercy. Impossible en France pour les politiques de prendre des décisions si le Ministère des Finances n’est pas d’accord. Cela peut paraître à première vue normal, dans un souçi de saine gestion des comptes publics, sauf que nos comptes publics ne sont pas bons – donc mal gérés – et qu’il est anormal que le mastodonte soit dirigé autant par les politiques que par les fonctionnaires. Ces derniers, à vocation « exécutante » sont devenus progressivement « décisionnaires ». Il faut dynamiter ce mode de fonctionnement pour permettre aux élus d’être seuls décisionnaires. Ce sont eux qui devront rendre des comptes à la Nation, pas les hauts fonctionnaires.

Scepticisme

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 Sceptique on peut être devant ce - énième? -  plan banlieue. 1 milliard d’euros c’est peu comparé au gigantesque Programme national de rénovation urbaine de Borloo – encore lui – qui mobilise une trentaine de milliards (publics et privés) sur une grosse dizaine d’années et surtout, sur des objectifs précis de démolition-reconstruction de bâtiments.

Alors on souhaite quand même bonne chance à Fadela Amara, car le sujet le mérite, sans grande conviction toutefois…

François


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