La holding Al-Qaïda

Publié le 11 janvier 2011 par Edelit @TransacEDHEC

Au Niger, deux Français ont été tués durant l’opération militaire qui visait à les sauver. Les ravisseurs, probablement des terroristes liés à l’AQMI, demandaient une rançon pour libérer les deux hommes. Beaucoup de personnes reprochent au gouvernement de ne pas avoir payé cette rançon et du coup d’avoir provoqué la mort des otages. Ce à quoi le gouvernement et Nicolas Sarkozy ont répondu qu’il était « coupable » de répondre aux exigences des terroristes et ainsi de participer au financement d’Al-Qaïda. La guerre contre le terrorisme est aussi économique.

Contrairement à ce qui est souvent dit, les rançons ne représentent qu’une petite part des méthodes de financement des organisations terroristes. Les experts comparent Al-Qaïda, la principale institution terroriste, à une géante holding. Il y aurait un centre de décisions et des centaines de succursales et de sous-traitants. En effet, Al-Qaïda a réussi à diversifier ses moyens de financement rendant ainsi la lutte économique compliquée. Aqmi (filiale d’Al-Qaïda en Afrique du Nord) par exemple vit des rançons, du racket de civils locaux, des trafics d’armes, de métaux, de pierres précieuses… Dans la péninsule arabique, l’organisation reçoit du soutien de la part de riches et pieux donateurs. Ces dons transitent majoritairement par Dubaï, qui évite de cette façon d’être la cible d’attaques alors même que c’est le pays arabe le plus « occidentalisé ». Enfin, Al-Qaïda est passé maître dans le blanchiment d’argent, en investissant massivement dans l’immobilier algérien par exemple.

Ainsi la structure de la holding Al-Qaïda impliquerait des banquiers respectables qui traitent, souvent sans le savoir, avec l’organisation. De ce fait, George Bush a, à la suite des attaques de 2001, gelé les avoirs de 27 sociétés en liens avec Al-Qaïda. La liste s’est allongée aujourd’hui. Pourtant la holding va bien. Entre les pays complices, tel Dubaï, et les Etats en faillite, comme le Yémen, Al-Qaïda a les moyens de son ambition et ce malgré l’acharnement européen. Pour faire couler l’entreprise Al-Qaïda, il faut soit au moins 10 Kerviel (= 50 milliards d’euros de pertes) ou pacifier le monde et renforcer tous les Etats. C’est pas demain que le glas économique d’Al-Qaïda va sonner.

R.C