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Qu’attendons-nous pour imposer la tutelle en Haïti ?

Publié le 11 janvier 2011 par Jclauded
Y a-t-il dans le monde d’aujourd’hui une situation aussi choquante et inhumaine que celle d'Haïti ? La télé ne cesse de nous donner, en ce premier anniversaire de la catastrophe, des images choquantes et désespérantes de ce qui se passe là-bas. Depuis le terrible tremblement de terre, suivi des ouragans et maintenant du choléra qui perdure, plus d’un million de personnes vivent toujours dans une situation précaire, insalubre, difficile. Sans compter ceux qui ont un toit mais qui sont sans travail, sans école et qui souffrent. Rien d’important ne se fait pour eux, sauf pour les soins de santé qui sont prodigués par les organismes internationaux et la distribution quotidienne de nourriture.
Les politiciens n’ont pas de plans. Leurs fonctionnaires ne fonctionnent pas. On dit qu’ils sont à la solde des familles riches qui elles vivent dans leurs grandes maisons et qui se foutent éperdument de la populace et de la classe défavorisée. Ces richissimes égoïstes refusent de céder les terres nécessaires pour relocaliser ceux qui n’ont plus de maison et pour reconstruire les écoles.
Cela n’a jamais été facile en Haïti. J’y suis allé plusieurs fois. Lors de ma première visite en 1961, du temps de Papa-doc Duvalier, j’ai été surpris de la pauvreté de ce pays. Mes visites subséquentes m’ont convaincu que l’on ne pouvait compter sur les politiciens haïtiens pour relever le pays. La corruption était évidente et le pauvre était considéré comme une bête.
Dans mon blog du 15 janvier 2010, « Haïti : plus qu’un « plan Marshall », je soulignais que « plusieurs observateurs, journalistes et blogueurs proposent « un plan Marshall » pour aider les Haïtiens dans cet affreux drame qui encore une fois les accable ». J’ajoutais « Je crois que la grande catastrophe est l’opportunité qui peut permettre aux Haïtiens de s’en sortir définitivement. ». Mais je concluais qu’ « une aide financière à la « plan Marshall » n’est pas suffisante car le pays n’a pas les entreprises ni les hommes ni les femmes capables d’entreprendre la reconstruction totale d’Haïti. Il n’a pas, non plus, les politiciens pour gérer une telle entreprise en toute efficacité et probité. Le pays doit être mis en tutelle par l’ONU. Celle-ci pourrait mandater un groupe de pays de former un consortium pour le rebâtir complètement aux standards modernes. Il ne s’agit pas seulement de refaire les bâtiments, les infrastructures et la reforestation mais aussi de fournir les formateurs, les enseignants, le personnel médical et les spécialistes de tous domaines pour appuyer ceux qui existent, pour en entraîner de nouveaux et bien les intégrer dans la société haïtienne ».
Ce que nous avons vu depuis la dernière année, démontre bien la justesse de cette évaluation. L’ONU a fait l’erreur de se plier devant l’exigence des leaders politiques haïtiens qui, au nom de la souveraineté de leur pays, ont réclamé que la reconstruction de leur pays passe par eux. C’est inimaginable. Ils n’en sont pas capables car ils n’ont pas la compétence requise pour réussir ce grand projet. Ils n’étaient pas capables avant le séisme, ils le sont encore moins depuis. De plus, on ne peut leur confier les dons monétaires promis par tous les pays du monde puisqu’il est de notoriété publique qu’ils n’ont pas la probité nécessaire pour bien administrer et dépenser ces fonds.
L’idée d’un consortium pour la gérance du projet me semble la seule « pratico-pratique » pour arriver aux fins visées. Présidé par l’ex-président américain Bill Clinton, on pourrait y ajouter quelques représentants du président haïtien pour assurer que le gouvernement sache ce qui se passe et collabore afin de faciliter les choses.
Lorsqu’on est démocrate, c’est triste de faire de telles propositions. Mais avons-nous vraiment le choix ? Non ! Peut-on, sans rien dire, laisser ce peuple aller à la dérive et tolérer que la nouvelle jeunesse ne soit pas éduquée pour être capable de prendre la relève un jour et de bien diriger son pays. Non !
Assez, c’est assez ! Agissons !
Claude Dupras

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