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2012 et le rappel à un peu plus d’humilité.

Publié le 11 janvier 2011 par Marx


   Sondages , pronostics, tout y va de certitudes. A gauche certains n’ont que des certitudes. L’aile droite ultra majoritaire du PS, suit son cours sans se préoccuper, ni du premier tour ni du second, puisque de toute évidence il est le Parti dominant à gauche et que l’anti sarkozysme fera le reste. La minuscule aile gauche s’agite en s’écriant « unité, unité, unité » sans savoir quel sera réellement le programme du candidat choisi par les adhérents. Cette minorité laisse croire que ce programme est  le sien, sans le connaître et prétend même rassembler sur ses positions, qui au demeurant sont aux antipodes de ce que DSK, Valls ou Hollande et d’autres sont en mesure de proposer . Il y a là un excès de confiance, parler au nom de tous y compris de DSK, Valls ou Hollande, c’est prendre les autres de gauche pour des « bobos » (naïfs en espagnol). Souvenons nous de Jospin qui avait oublié qu’avant le second il y a toujours un premier tour. Or le premier tour de 2012 risque d’être plus difficile encore. Les écologistes pèsent davantage, avec notamment la candidature possible d’Eva Joly qui ne fait pas dans le témoignage, ni dans la figuration électorale. A gauche du PS, la structuration suit son cours et le Front de gauche résistera bien  jusqu’au premier tour des élections présidentielles, si son candidat est Jean Luc Mélenchon. Ces deux candidatures entraîneront  des électeurs socialistes et occuperont une place importante dans le débat qui s’annonce, face au système qui auront pour défenseurs, le Président sortant et DSK et Valls, si l’un d’eux devait être candidat du PS. Du « pain béni » pour Jean Luc Mélenchon et Gérard Filloche a bien tort de l’oublier, de minimiser ou feindre sa non existence. Il a d’autant plus tort, que ses proclamations politiques et programmatiques, qui repoussées d’un revers de manche par ses propres camarades majoritaires, sont celles défendues par le Front de Gauche et le Coprésident du PG ? Mais dit il ,il faut battre Sarkozy et oublie le contenu de ses propositions quitte à reprendre celles d’un DSK qui ne seraient que celles du Président sortant. C’est du grand écart et la fin ne justifie pas toujours les moyens, pour un résultat médiocre, puisqu’on ne change que le nom en gardant la même politique. Le « nationalisme de Parti » a ses raisons que la raison ne peut pas comprendre. La question est simple, si je partage les propositions de Gérard Filloche, pour qui devrais je voter afin d’être en accord avec mes principes affichés, pour Valls, DSK, Hollande ou Mélenchon. On peut ajouter Besancenot et Shivardi mais en aucun cas pour DSK, Valls ou Hollande. Que Gerard Filloche veuille ignorer jusqu'à l’existence même de JLM, celui dont il est le plus proche politiquement, n’a rien de politique , il faut chercher ailleurs que dans les programmes respectifs.
   2012 promet d’être rude pour les certitudes, alors que le Front de gauche enregistre constamment  de nouvelles adhésions et que le PS en perd. Les dernières manifestations populaires pour la défense des retraites ont laissé des goûts amers et  le PS n’a présenté que de la cacophonie dans ses réponses loin des attentes du mouvement social. Il y a comme une envie de revanche. La marge du PS est faible, notamment avec DSK ou Valls ou Hollande comme candidats dont l’essentiel risque de se réduire aux déclamations de « vote utile, vote utile » en guise de programme de gauche et les « pompiers pyromanes » de s’écrier qu’il faut sauver la République à l’issu du second tour. Un chèque en blanc des  sauveurs qui en seront pour leurs frais.
   Il faut virer Sarkozy, certes oui mais comment et pourquoi faire. Peut on dissocier ces questions ? La première ne règle pas les suivantes mais les suivantes répondent à la première.
   Comment et pourquoi faire, Jean Luc Mélenchon, Eva Joly, Besancenot et Shivardi peuvent apporter une part de la réponse à la question que ne se pose même pas la direction du PS. Il y a donc un bras de fer qui s’annonce inévitablement puisque les primaires sont en soi un programme qui en définitive sera établi par le vainqueur de cette confrontation interne. C’est bien dans l’air du temps ou l’on privilégie le particulier au collectif et au détriment de celui ci. Contrairement aux traditions de la gauche et à ses principes, le programme sera celui de DSK, de Valls ou de Hollande, si l’un d’eux est candidat et en rien celui d’un mouvement d’ensemble et faute de mieux le PS le fera sien. C’est nous dit on la faute à la cinquième République et à la personnalisation de l’élection. C’est faux, ce n’est qu’un choix et le même que Sarkozy dans la méthode. Les 101 propositions du candidat Mitterrand  en 81 ont été puisées dans le projet socialiste dans lequel toutes y figuraient.
   Rien n’est joué et à faire comme si, comme si la politique était un glacis dans lequel les rapports de force sont établis et figés une fois pour toutes, il peut y  avoir des surprises, même désagréables selon où l’on se place. Les surprises sont à venir, partout dans le monde les peuples haussent le ton et les  schémas de la résignation sont en train de s’effondrer, un peu plus et ceux de la soumission risquent d’être emportés avec ses deniers remparts du social libéralisme.


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