Algérie, Tunisie : Stop à la misère, Oui au plan Roudaire !

10 janvier 2011 (Nouvelle Solidarité)

 Les émeutes qui ont lieu depuis plusieurs jours en Algérie et en Tunisie ont une cause commune : la misère économique dans laquelle est entretenu le Maghreb. Au vu de la situation, il est temps de fédérer la région autour d’un grand projet d’infrastructure qui créera les conditions d’un développement agro-industriel des territoires : c’est le Plan Roudaire-Paumier de mer intérieure tuniso-algérienne présenté par Solidarité & Progrès en novembre dernier et soutenu par Jacques Cheminade, candidat à la présidentielle 2012.
 Minés par le chômage, les inégalités et la précarité, les tunisiens sont en colère contre un régime ne leur laissant aucune liberté politique. Là-bas comme ailleurs, les aspirations d’une jeunesse représentant 48% de la population, ne rencontrent aucun répondant politique. Le pays survit en exportant des produits textiles à bas prix et en important des touristes qui viennent profiter de la précarité pour se payer des vacances pas chères. La France croit ainsi y trouver son compte, notamment les grandes sociétés de services qui y externalisent leurs centres d’appels où vous répondent des « François » ou des « Stéphanie » payés 250 euros par mois. Avec les Etats-Unis, la France se félicite aussi d’y avoir un système politique autoritaire qui empêche toute montée au pouvoir des extrémistes religieux. Mais à force d’immobilisme opportuniste, on créer toujours les conditions pour le pire.

 Même chose en Algérie, où l’explosion des prix alimentaires dans un contexte de non-développement chronique, provoque une explosion sociale. Là encore les intérêts étrangers et des grandes entreprises profitent des quelques secteurs économiques « vache à lait », mais le système politique qu’ils corrompent est bien incapable d’offrir une vision et un projet au peuple. Pourtant le pays est vaste et plein de ressources, mais les 155 milliards de dollars de la manne pétrolière sont investis hors du pays (en devises/obligations américaines et européennes) plutôt que de servir à un grand dessein économique.

 Plutôt que de pratiquer un néo-colonialisme défensif en Afrique, la vraie France devrait se lancer dans une politique de développement mutuel offensive, à commencer par soutenir la réalisation du Plan Roudaire-Paumier.

 La même chose doit être dite pour le Niger et le projet Transaqua de remise en eau du Lac Tchad. Mais pour y parvenir il faut déclarer la guerre à l’empire financier qui entrave depuis longtemps ces projets, et le battre.

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