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| le paradis infernal |

Publié le 19 janvier 2008 par Diel

Par nature je choisirai toujours le voyage et l'aventure terrestre au plan de carrière pour s'offrir un penthouse perché dans les brumes carbonées d'une mégalopole. Par le passé, les circonstances m'ont entraînée sur les routes françaises, espagnoles et anglaises, en quête du milieu acceptable, toute remplie que j'étais de l'espoir de tomber dessus au détour d'une vallée Castillane, au pied de la Tamise ou le long d'un Chemin Vert à Paris.
Jusque trés récemment, je croyais encore que le meilleur était ailleurs. Il se peut effectivement que de fabuleux paysages réussissent à faire oublier jusqu'au temps qui passe. Mais quelques pas de plus, un peu plus loin sur des chemins de traverses, et la réalité s'impose trés vite à nouveau à celui qui sait regarder les choses en face.
L'espoir endort. Croire en un possible hypothétique qui tire d'affaire, donne une seconde chance, amène l'amour, le bonheur et l'argent sans faire face à soi-même, aux moyens qui sont les nôtres en cet instant et prendre la mesure de notre impuissance sur les millions de flux et de paramètres qui construisent les situations, c'est échapper à un raisonnement lucide. Je veux dire que la seule dimension à percevoir et sur laquelle on peut se fier pour faire des choix, c'est le présent. Se lover dans les douces perspectives imaginées par l'espérance, c'est refuser ce que l'on est, c'est limiter sa sensibilité, c'est mettre la main sur son intuition et manquer toutes les couleurs, là, les sensations, ici, les émotions juste à côté, qui font la réalité des choses et dont on peut avoir la certitude au moment présent.
Croire que l'espoir est utile, c'est aussi croire en la religion, c'est entretenir les inégalités et les injustices, c'est user d'un remède chimérique sur des problèmes réels et trahir ainsi sa volonté de ne pas vouloir vraiment les régler, c'est remettre à demain ce qui peut, ce qui doit se faire aujourd'hui.
Espérer, c'est se laisser berner par des illusions pour soulager la souffrance de l'instant, c'est ne rien remettre en question, c'est rester dans l'orgueil, c'est jouer le jeu d'une société déshumanisée, c'est nier les évidences, c'est consentir à se perdre soi-même, c'est ne pas avoir la force de vivre sans autre but que celui de vivre maintenant.
Mépriser de cette façon le présent, c'est vivre dans l'ignorance, c'est être aveugle et ne pas voir que nous vivons dans le mensonge; nous n'avons pas à gagner la Terre promise, nous y sommes, dessus, dedans, en plein au milieu, déjà appliqués jour aprés jour à irréversiblement l'abîmer.
Enfin je dis ça, mais je suis qui...?
A lire comme ça, l'air de rien:
Non-assistance à humanité en danger
Les enjeux de l'Or Vert
Et à voir parce-que c'est bien:
Into the Wild, film de Sean Penn en ce moment à l'Utopia.
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