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PS : l’organisation des primaires bute sur d’importants problèmes matériels

Publié le 12 janvier 2011 par Hmoreigne

 Primaires rime avec galère. L’accouchement dans la douleur du calendrier des primaires occulte une réalité beaucoup plus embêtante. A 9 mois du vote, le PS semble dans l’incapacité d’organiser celui-ci dans de bonnes conditions avec notamment un minimum de garanties contre les fraudes.

Arnaud Montebourg, importateur des primaires devrait faire profil bas. Son copier-coller du système américain est sans doute séduisant sur le papier mais sa mise en œuvre est loin d’être simple.

En théorie, tout citoyen inscrit sur les listes électorales peut prendre part aux primaires, moyennant un engagement écrit et le versement d’un euro au titre de participation aux frais d’organisation. En ouvrant le processus des primaires aux sympathisants de gauche, le PS ne peut plus se contenter de s’appuyer sur ses listes de militants dont le contrôle département par département est relativement aisé. Le déroulement du scrutin nécessite de 10 à 15 000 bureaux de vote sur l’ensemble du territoire ce qui n’est déjà pas simple mais surtout de pouvoir s’appuyer sur les listes électorales existantes.

Si officiellement, le gouvernement ne fait pas obstruction, sur le terrain les préfectures font plus que traîner les pieds pour fournir les fichiers, invitant dans de nombreux endroits à les recopier. La solution consisterait à ce que le PS constitue son propre fichier mais le travail est titanesque.

Sur la base de ce constat, les amis de François Hollande proposent à défaut de liste incontestable de s’en passer comme en Italie. Il suffirait alors pour voter de se munir de sa carte d’identité et de sa carte d’électeur. La solution semble pleine de bon sens mais on lui oppose le fait que le risque de bourrage des urnes serait plus grand.

L’absence de garanties sur le déroulement du scrutin suscite de vives craintes sur d’éventuelles irrégularités d’autant que le congrès de Reims de 2008 avait mis au grand jour des pratiques douteuses qui, a un cheveu près, ont failli être tranchées par la justice.

Le risque c’est une situation à la 2008 avec une contestation du résultat si celui-ci est serré. Une telle hypothèse handicaperait sérieusement la campagne du candidat des socialistes en contradiction totale avec l’objectif initial des primaires qui est de la placer dans une dynamique porteuse de victoire.

Ce n’est sans doute pas règles la charte éthique que chaque candidat s’engagera à respecter qui devraient prévenir des risques de dérapages. Pas plus que l’autorité tutélaire, un juge de paix unanimement reconnu pour son impartialité, qui doit être nommée.

Si ces embûches arrivent à être levées il restera à arrêter les modalités de la campagne des candidats à la primaire. La question est sensible au regard notamment de son coût et de l’interrogation, non encore levée à ce jour, de savoir si les frais engagés par le PS devront ou pas  être déduits du financement public de la campagne officielle de 2012. De machine à gagner les primaires risquent bien de se muer en machine infernale à perdre.

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