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Tunisie

Par Gerard

 

Carthage. El Kantara. Tozeur. Du port de La Goulette où tant de fois j'accostai aux dunes de Ksar Guilane, aux pipes lines d'El Borma, là-bas, vers la Lybie. J'aime tout de toi, Tunisie. Tes lacs salés. Tes grands ergs. Tes tempêtes d'avril. Combien de fois, tes déserts ? On ne compte pas: on respecte, on remercie. Toutes ces nuits dans le désert où je me suis perdu. Toutes ces chichas entre amis, entre frères d'un même nomadisme de l'esprit et du coeur.

Je vois tes blessés et tes morts. J'entends les bêtises de ton pouvoir corrompu qui emprisonne les poètes et tue les opposants. J'entends les bêtises de mon pouvoir corrompu qui emprisonne les poètes et tue les opposants - sous le rire. C'est moins grave, mais tout aussi efficace. C'est la différence entre la dictature et la fausse démocratie.

Nous sommes si posés, Tunisie. Si Français. Quelque chose nous contraint encore. Quelque chose nous retient. Plus grand chose, à vrai dire. L'indignation est là. Mais l'acte de se lever, de dire ça suffit ? Allons camarades, nous souleverons bien nos culs en fonte, nous retrouverons bien nos légèretés insurrectionnelles. Encore un effort.

Votre exemple. Nos tyrannies communes. Elles n'y resisterons pas. La Méditerranée est la table autour de laquelle nous avons pris place. Et autour de cette table notre parole est sans fin. Elle vibre de l'accord infini des vivants. 


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