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Vous reprendrez bien un peu de cours en carton?

Publié le 14 janvier 2011 par Helios99

 

Je vois déjà certains médire : « Il est bien gentil à nous raconter ses voyages ce Chinois, mais il n’est pas allé au Canada pour étudier ? ». Ce à quoi je répondrais : « Tout à fait mes amis ».

Eh oui, malgré cette destination de rêve qu’est Ottawa, ses belles filles aux formes généreuses et au bronzage impeccable, son climat de type méditerranéen, ses palmiers, ses plages de sable blanc, il y a un nombre assez incroyable de petits esprits, qui ne se soucient que de leur avenir, se complaisant dans leurs études, et qui, étonnamment, ne préfèrent pas vivre une vie de débauche, d’orgie et de finir smicard (ou plutôt rsaïste maintenant) !

L’Université d’Ottawa se targue d’être une des plus grande université bilingue Anglais/Français au monde. Certes, je ne leur refuse pas ce titre, mais en même temps, qui en a vraiment quelque chose à foutre de ça ? Enfin bon, je suis méchant, le côté bilingue a aussi du bon. Se taper de bonnes barres en écoutant les profs ou élèves québécois avec un accent à couper à la scie sauteuse, ça n’a pas de prix !

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Et si on regardait du côté des cours, que nous proposent-ils ces braves bucherons à chemise à carreau accros au sirop d’érable et dévoreur de castors innocents ? Ouah, mais ça ressemble pas du tout à une école d’ingénieur ! Alors fac de droits, arts, sciences, sciences sociales, médecine, commerce, et quelques autres facs brasseuses de vent tel un joueur de cornemuse irlandais.

Hop, premier semestre, je choisis quelques cours au titre pompeux et au résumé intéressant. Et quand je dis quelques, c’est seulement 4, à raison de 3h par cours par semaines, un total de 12h hebdomadaires, pas de quoi faire un claquage cérébrale. Semestre 1, ça sera Enzymologie, Biosynthèse, Chimie Médicinale et Microéconomie.

Au début du semestre, dans ma tête, je n’étais pas si serein. Je me disais, nombre de cours réduit, c’est sans doute parce que la quantité de travail demandée est énorme. Tout le monde parlaient d’acquérir une autonomie à la fac, beaucoup de recherches personnelles, tout le blabla pour faire peur à un ingénieur à qui on a plus ou moins tenu la main pendant tout son cursus, tel des parents compatissants guideraient leur enfant trisomique.

Heureusement, tous mes préjugés et mes peurs ont été brisés lors des premiers cours. Pour bien se rendre compte de la chose, j’évoquerai un exemple qui, pour les non chimistes, sera aussi clair qu’un verre de Guinness : en plein cours de biochimie, une élève se tourne vers moi et me demande « mais alors, quand c’est acide, c’est un bas pKa ou un haut pKa ? ». Pour nos amis non scientifiques, ou ceux qui auraient choisi une voie déviante telle que l’électronique ou l’informatique, c’est un peu comme si votre médecin généraliste vous demandaient qu’est ce qu’un rhume, c’est aussi aberrant que Pamela Anderson sans ses seins, plus surprenant qu’une Chinois sans ses baguettes ! Je pense que ces métaphores vous ont permis de saisir l’incongruité de la situation.

Mais je n’étais pas au bout de mes surprises, cours d’économie, on passe 20min à expliquer comment faire une division, et une blonde (toujours les mêmes), trouve adéquat et approprié de demander : « Monsieur, je ne comprends pas ce qu’est l’offre et la demande ». Pardon ? Euh Houston, on a un problème, je suis à débileland, golioparc, degencity ou quoi ? Eh bien non, au fur à mesure que j’allais à ce cours (jusqu’au moment où j’ai arrêté d’y aller, c’était à la limite de l’acharnement thérapeutique), j’ai eu droit à un florilège de conneries, digne des meilleurs anecdotes de VDM. Pour leur défense, je dirais que c’était des élèves de première année, et qu’apparemment, ici, à ce moment là, c’est assez normal qu’ils soient cons comme leurs pieds. Comme quoi, le froid, ça tue les neurones.

Mais d’un autre côté, il ne faut pas croire que les Canadiens sont tous aussi malins que des manches à balais. Non, c’est plus leur système éducatif, qui fait que chacun se spécialise vraiment dans un domaine précis (le cycle de reproduction des lapins nains à poil court de Guinée équatoriale entre mai 1967 et avril 1968), dans lequel ils sont vraiment calés. Cependant, dès que l’on sort un peu de leur cursus, c’est la déchéance. La plus part ne connaissent vraiment rien d’autres, même si c’est des domaines qui sont très proches, voire directement reliés.

Après niveau prof, je les trouve beaucoup plus agréables qu’en France. On sent qu’ils ont envie d’aider les étudiants et qu’ils sont à leur disposition. Les étudiants sont habitués à avoir une certaine familiarité avec les profs, à déconner avec eux. Du coup, je passe un peu pour le coincé du cul aux premiers cours.

La qualité des enseignements est plutôt correcte, ça reste assez proche de ce que j’avais en France. Par contre, il y a un peu plus de devoirs et de recherches à faire chez soi, sans pour autant prendre tout le temps libre. Les profs proposent souvent des lectures conseillées, publications ou livres, mais en bon Français, élevé au grain de la paresse, je n’ai jamais vraiment eu le courage de me lancer dans ces périlleuses expéditions académiques.

Enfin, les examens, point crucial du parcours de tout étudiant, tel César donnant vie ou mort aux gladiateurs. Un mot : blague. Les examens, dans mes matières en tout cas, sont très accessibles. On sent que les profs n’ont pas envie de faire redoubler les gens. Surtout pour les cours de première année, les QCM comportent souvent des questions du niveau de Qui veut gagner des millions, mais seulement celles avant le premier palier.

Voilà, j’espère avoir rassuré les potentiels étudiants d’échanges. Oui les cours sont pas mal, et non, pas besoin de se tuer à la tache. Vous aurez plein de temps libre pour voyager et vous amuser !


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