Le ministère en charge de l’environnement a validé le ré-agrément d’Eco-emballages malgré l’opposition des représentants des collectivités et des associations de protection de l’environnement. Du jamais vu depuis la création de l’éco-organisme. Cet épisode post-Grenelle est révélateur du manque d’ambition des pouvoirs publics qui ont de nouveau cédé aux desiderata du « tout puissant » Eco-emballages.
Les collectivités ne sont pas d’accord sur la somme qui leur sera allouée (barème aval), considérant que le montant proposé est inférieur aux 80 % des coûts nets optimisés de la gestion des déchets d’emballages, taux imposé par la loi Grenelle 1. En outre, les critères d’éco-conception permettant de moduler la contribution amont des industriels au système ne sont pas détaillés dans le cahier des charges et demeurent inconnus à ce jour. Le barème amont ne sera transmis au ministère par Eco-emballages que dans le courant du premier semestre 2011. Le ministère accepte donc d’agréer de nouveau cet éco-organisme sans connaître les leviers incitatifs à l’éco-conception des emballages. Le sur-emballage a certainement encore de beaux jours devant lui puisque sa réduction n’est définitivement pas une priorité du ministère, et continuera ainsi d’engendrer des tas de déchets inutiles et coûteux pour les collectivités et les citoyens.
En situation de force pour négocier car détenant le monopole des filières de tri et de recyclage des déchets d’emballages, Eco-emballages a su protéger les intérêts de ses actionnaires en limitant, autant que faire se peut, leur participation financière à la gestion de leurs déchets d’emballages et au détriment d’une réduction efficace des déchets.
Contact : Hélène Bourges,
http://cniid.org
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