RENAÎTRE.
Tu renaîtras si fragile
Et si claire dans la nue
Que les chemins se détourneront de la lumière
Et que ton ombre prendra la clarté du feu
Tes pas graveront dans l'argile pourpre
Le contour de ta marche sonore vers l'abîme
Tu vivras encore plus nue
Dans la flamme qui s'éveille au jour
De ce bruit d'ailes et qui te brûle et t'escorte
Vers ses hauts fiefs de braise et de cendre
Tes lèvres ignoreront le sens des mots
Le feu des épées l'énigme des pierres
Et tu bâtiras ta demeure solaire
Sous le marbre lisse et plat
Tes paroles inverseront le reflet
De l'arbre à la source et rejoindront
L'ellipse de la nue qui te cerne
Et t'exalte jusqu'à ce que la nuit flamboie