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Eglise de Saint-Hilaire la Croix - Puy de Dôme

Publié le 16 janvier 2011 par Gérard Charbonnel @gcharbonnel
La double transition
Edifice roman du XIIè siècle, la petite église de Saint-Hilaire-la-Croix, entre Auvergne et Bourbonnais, en terres de Combrailles au Nord-Ouest du Puy de Dôme, s'inscrit dans une double transition architecturale. Celle du style, avec l'apparition de certains éléments gothiques comme la croisée du transept, qui au lieu d'avoir une coupole sur trompes, est constituée d'une croisée d'ogive tout comme la présence de chapiteaux à crochets gothiques. Celle du lieu, le village de Saint-Hilaire-la-Croix étant lui-même situé aux limites de l'Auvergne et du Bourbonnais voisin, le style de l'édifice subissant les influences des deux provinces : le chevet et le clocher octogonal pour la première et le portail nord pour la seconde.
Eglise de Saint-Hilaire la Croix - Puy de Dôme
Histoire de l'église
Cette église est celle du prieuré de Lac-Rouge ou Lac-Roy qui, par déformation, donnera La-Croix. Les religieux, chanoines réguliers de Saint-Augustin, sont dépendants du chapitre d'Artonne et de l'Evêque d'Auvergne. Ils sont en rivalité avec le prieuré de Saint-Hilaire, situé à une lieue et demi plus au sud, dépendant de l'abbaye de Mozac. 
En 1324, l'annexion de ce dernier se fera au profit du Lac-Roy et progressivement, prendra forme l'identité locale et religieuses de Saint-Hilaire-Lac-Roy. 
Le prieuré assure l'accueil et la sécurité des pèlerins. Il prospère au cours des XIIè et XIIIè siècles et bénéficie de nombreuses donations et de nombreux droits féodaux dont celui de haute, moyenne et basse justice. 
En 1337, il eut à se défendre militairement contre le seigneur de Tournoël-Châteauneuf. En 1600, il n'y a plus de religieux à Saint-Hilaire. Les prieurs sont devenus commendataires et ne résident plus sur place. En 1678, le prieuré devient la propriété des Pères Lazaristes de Paris qui nomment le curé de la paroisse. Les bénéfices sont affectés à l'entretien des Lazaristes assurant le service de l'Hôtel des Invalides de Paris. En 1742, le prieuré est vendu comme Biens Nationaux et après la Révolution et la signature du Concordat, l'église devient paroissiale. 
Curiosités 
Le portail Nord de l'église retiendra plus particulièrement l'attention du visiteur. Deux piliers cannelés de style bourguignon et huit colonnes surmontées de chapiteaux, représentant des feuillages et des démons, soutiennent les archivoltes de la voussure plein cintre du portail. Le tympan est polylobé, chacun des écoiçons représentant une bête sauvage. 
L'archivolte extérieure est sculptée de palmettes et de personnages dont Marie-Madeleine patronne du prieuré. 
La porte Sud donne dans la cour du prieuré. Elle est surmontée d'un tympan plein cintre représentant le repas de Jésus chez Simon le Pharisien avec Marie-Madeleine aux pieds du Christ. 
A l'intérieur de l'église, les plus beaux chapiteaux se trouvent à la croisée du transept et à l'entrée du chœur. Le plus célèbre d'entre eux est celui de la danseuse et du joueur de viole. L'on remarquera également les deux culs de lampes, situés à droite et à gauche de l'entrée du chœur, pour l'expression des personnages. 
Dans le bas côté droit se trouve, dans une niche vitrée et éclairée, une statue de Sainte Marie-Madeleine. Cette statue du début du XVIè siècle conserve tout le charme de la Renaissance. 
L'église, tout comme la statue de Sainte Marie-Madeleine sont classés Monuments Historiques. 
Dans le prolongement de l'église se trouve le Prieuré, bâtiment de vie collective des religieux dont les fondations sont aussi anciennes que l'église. Le bâtiment, modifié de nombreuses fois, garde en partie sa structure du XVIIè siècle avec son imposant toit en tuiles plates. Au sud de l'ensemble prieural, en bordure de la route, subsiste la porte fortifiée, seul vestige des fortifications qui durant la guerre de Cent-Ans assuraient la protection du Prieuré contre les gens de guerre et autres routiers. 
Au centre du bourg, s'élève la Croix Saint-Jacques, datée de 1573, témoignage du temps des grands pèlerinages, où elle voyait passer " les chrétiens de la foi " en route vers Rome, Jérusalem et Saint-Jacques-de-Compostelle. 
Source : Association " Les amis du Prieuré "

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