Amusante analyse sur Agoravox :
En France, par rapport aux autres pays européens, la laïcité apparaît comme l'adversaire de la religion catholique, et de cette opposition naît l'impression que la laïcité est une alternative à la religion. Depuis que l'Eglise a accepté le principe de la séparation des pouvoirs, la laïcité française se cristallise essentiellement autour de l'islam et les populations musulman, mais puisque ce fait est politiquement inavouable, on a préféré s'habiller d'une apparence impartiale en désavouant nos origines chrétiennes et en soumettant toutes les religions aux mêmes restrictions, notamment l'interdiction des signes " ostentatoires ". Sont aussi tombées sous cette interdiction un nombre de nos traditions comme l'arbre de Noël ou la crèche sur la place du village, ou des illuminations " Joyeux Noël " et autres références bibliques. C'est à peine si on tolère le port d'une petite croix à la gorge, comme si l'on habitait un pays musulman où, effectivement, tout symbole du christianisme est interdit, pendant que les signes ostentatoires de l'islam sont obligatoires. C'est une interprétation radicale du concept de la laïcité qui renie, en même temps, notre héritage judéo-chrétien, que d'autres considèrent comme le socle de notre civilisation. En effet, cette laïcité " dure " entraîne un appauvrissement de nos connaissances. Sans connaissance de la religion une bonne part de notre patrimoine reste inaccessible. La peinture , l'architecture, la musique étaient, jusqu'à l'époque moderne, essentiellement religieuses, et sans une certaine familiarité avec la religion toute ce patrimoine reste hermétique. D'autre part, une connaissance objective des textes saints est une protection contre le fanatisme, un rempart à l'ignorance, matrice des intégrismes. L'interprétation de la laïcité comme rejet de la religion ou comme l'athéisme, laisse un vide spirituel, vite rempli par d'autres idéologies, car il est dans la nature de l'homme de chercher un sens à la vie, et cette interrogation, naturelle et incontournable, peut égarer l'individu dans toutes sortes de fanatismes.
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En France la question de l'enseignement laïque et non-prosélyte du fait religieux reste ouverte. Ce qui est en jeu est une ignorance totale de deux millénaires de christianisme, une ignorance qui est aussi une fragilité susceptible d'être influencée par des sectes ou par une religion totalitaire.
On constate que dans tous les pays on fait l'erreur de confondre ou de ne pas distinguer entre religion et foi, entre christianisme et catholicisme, et entre savoir et croyance. Dans les pays de culture occidentale, et donc avec des racines gréco-judéo-chrétiennes, une connaissance de la religion chrétienne devrait faire partie d'une éducation générale. Cela pourrait aussi prendre la forme d'un enseignement comparatif des religions.
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