
Il est donc plaisant de pouvoir contempler une bonne cinquantaine de tableaux du maître, d'autant que les collections nationales sont d'une pauvreté affligeante en Mondrian. On rappellera au passage que, malgré sa présence en France durant plus de 20 ans, c'est à peine si nos musées détiennent trois ou quatre toiles de ce créateur majeur, s'étant fait au surplus refiler trois faux acquis à grand prix à la fin des années 1970 !
On relèvera aussi l'intérêt que présente l'exposition à Paris de plusieurs toiles de Bart Van der Leck, pionnier assez mal connu en France.
Pourtant, cette belle exposition, qu'il faut bien sûr recommander, laisse un vague parfum de frustration. Comment ne pas se dire qu'en consacrant ainsi pendant des mois son meilleur espace à des artistes ultra-célèbres et depuis longtemps adulés, morts et enterrés, nos bureaucrates de la culture ne sont pas en train d'ignorer les Mondrian d'aujourd'hui, qui peinent dans d'austères ateliers, loin du cirque médiatique et des fondations pleines aux as ?