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"Affaire" Zemmour : le riquiquisitoire de la proc' !

Publié le 17 janvier 2011 par Delanopolis
Le ridicule procès fait à Eric Zemmour a connu un climax avec un réquisitoire estomaquant qui devrait servir de contre-exemple aux élèves de l'E.N.M. en cours de scolarité ! L'"affaire" Zemmour ayant été commenté des milliers de fois ces temps derniers, le Delanopolis avait la ferme intention de ne pas ajouter sa couche de crème sur la tarte médiatique que la police associative de la pensée (PAP) a servi à l'opinion publique.

Anxieux de perdre leur part du marché du politiquement correct, les commissaires divisionnaires de cette PAP, à savoir le MRAP, SOS-Racisme, la LICRA et autres UEJF ont ouvert la chasse au Zemmour en empilant les âneries.

Car, en résumé, que reprochent-ils au sémillant chroniqueur ? D'avoir tenu des propos racistes en indiquant que si les Noirs et les Arabes sont davantage contrôlés que les autres par la police c'est parce qu'ils sont majoritaires chez les trafiquants.

Combattent-ils cette assertion par des chiffres, des exemples, des statistiques ? Non et ils seraient bien en peine de le faire. D'une part parce qu'ils sont vent debout contre la tenue de telles comptabilités mais aussi et surtout parce que tous les chiffres disponibles (sur la nationalité des personnes incarcérées par exemple) et tous les témoignages de professionnels ou de politiques connaissant le dossier, certains peu suspects d'affinités avec l'extrême-droite comme P. Bilger ou G. Sarre, sont là pour attester, qu'effectivement, la sur-représentation de ces populations parmi ce type de délinquants est manifeste. Il suffit d'ailleurs de passer quelques après-midi aux audiences de comparution immédiate du TGI de Paris pour s'en convaincre.

Alors, puisque les faits sont têtus, ces belles consciences ne pourraient, au pis, que reprocher à Zemmour de n'avoir pas pris la peine de donner des explications à la sur-représentation des Noirs et des Arabes ( notion d'ailleurs différente de celle d'immigrés ) parmi les trafiquants ( notion elle-aussi différente de celle de délinquant ). Mais quelles sont ces explications ?

La première serait que la police ferait acte de discrimination raciale et contrôlerait davantage Noirs et Arabes par hostilité à leur encontre ce qui, mécaniquement, augmenterait leur présence dans la masse des délinquants poursuivis. Imaginons que tel soit le cas. Zemmour pouvait-il l'affirmer sans craindre un procès immédiat du ministère de l'intérieur ? Et comment aurait-il pu prouver ce type de dires ? Bref, on ne pouvait attendre qu'il se lance sur ce terrain glissant sauf à le contraindre à la faute.

Donc, s'il ne s'agit pas d'un biais de sélection, comme disent les statisticiens, quelle autre explication nos censeurs pouvaient-ils attendre de Zemmour ? Que c'est le contexte économique, familial, historique qui explique cette sur-délinquance. Tout cela est vrai pour la simple et bonne raison que n'importe quel phénomène social est explicable par son contexte économique, familial ou historique. Mais doit-on exiger qu'un chroniqueur radio se lance dans des préambules et des rappels méthodologiques longs comme des jours sans pain à chaque fois qu'il aborde une question liée à la couleur de la peau ou à la religion ? Et quelle explication économique, sociale ou historique choisir parmi les infinies possibles ? La précarité professionnelle, la sous-éducation, des traditions patriarcales délétères, etc ? En enlisant l'expression publique dans l'amphigouri du politiquement correct, ces bons apôtres rendraient impossible la formulation directe et spontanée de toute idée sur ces sujets.

Bref, ils placent délibérément la barre du droit à la liberté d'expression à un niveau que nul athlète du verbe ne pourrait atteindre. Tout cela sent la malice et l'hypocrisie. Leur donner raison serait extraordinairement grave et pénalisant pour l'intérêt du débat public.

Quant à la sortie de Zemmour, sur une autre antenne, sur le fait que des recruteurs ont le droit de discriminer à l'embauche les Noirs et les Arabes elle relève bien sûr d'une erreur évidente. Mais faudra-t-il condamner des chroniqueurs à chaque fois qu'ils se trompent juridiquement ? Les prétoires feraient salle comble !

Cette bourde de Zemmour, grosse comme lui, c'est à dire pas très épaisse, est peut-être due à la lassitude du coureur de fond médiatique car, quand on regarde son interview, on se rend compte qu'il répond mécaniquement et avec l'air absent. Et, en aucun cas, il ne se fait l'apologiste de ce type de discrimination : il la présente comme une possibilité juridique ce qui n'est bien évidemment pas le cas. Mais cette erreur de droit, fût-elle caractérisée, n'était pas une "provocation à la discrimination ", même indirecte. Ou alors le mot "provocation" aura désormais des sensibilités de jeune fille (pardon pour elles si je les discrimine) devant les tribunaux.

A aucun moment Zemmour n'incitait quiconque à agir ainsi ou ne vantait de tels comportements discriminatoires. Tout cela paraît clair sauf que madame la procureure de la République, chargée de requérir dans ce dossier devant la 17ème chambre correctionnelle, nous a gratifié d'un raisonnement extravagant en audience publique. Que dit-elle ?

Elle s'est d'abord curieusement et pompeusement présentée comme la représentante d'une "République qui doit unifier et pacifier surtout dans la période trouble que la France traverse depuis plusieurs mois et au cours de laquelle des propos que l'on croyait définitivement tus reprennent de la vigueur".

Ah bon, nous traverserions une période trouble depuis quelques mois ? On ne voit vraiment pas quel accès de racisme collectif ou quelle tension communautaire caractériserait le moment présent par comparaison avec ce que nous vivons depuis plus de 20 ans, sans même remonter à la sombre époque de la guerre d'Algérie. Madame la proc' nage en plein fantasme ou est victime d'effets d'optique médiatiques, on ne sait.

Quant à sa conception d'une République qui doit "unifier" et "pacifier" elle est au moins aussi inquiétante que le racisme qu'elle prétend combattre. Unifier quoi ? Les idées, les esprits, les tempéraments ? La tâche d'unifier confiée à l'Etat, seule émanation tangible de la République, est potentiellement dangereuse pour les libertés individuelles.

La proc' continue son réquisitoire en regrettant que Zemmour ait repris "le vieux stéréotype qui assimile l'immigration à la délinquance". Mais, nous venons de le voir, tel n'est pas le cas. Il ne dit nullement que les Noirs ou les Arabes sont majoritairement des trafiquants mais que, parmi ces derniers, il y a une grosse proportion des premiers. L'extrapolation est dans le propos de la magistrate plus que dans celui du journaliste.

Pour conclure, la proc' s'est livrée à un fumeux exercice de psychologie de bazar. Quand Éric Zemmour argue que : "la discrimination, c'est la vie et que la vie c'est injuste, ça me fait penser aux adolescents qui écrivent sur un arbre : " la vie ça vaut rien mais rien ne vaut la vie ! Ça va quand on est ado, mais quand on est adulte, c'est un peu court comme raisonnement ..." dit-elle.

Les meilleurs cabalistes auront du mal à décrypter cette tirade qui parle de deux choses complètement différentes. Il faut plutôt chercher la vraie motivation du réquisitoire dans sa mention finale du "crédit qui peut être accordé aux paroles d'Éric Zemmour, un homme de médias, un polémiste reconnu, un trublion parfois". Ainsi donc, l'appréciation de la provocation à la haine raciale serait fonction du métier exercé et de la réputation de sagesse ou d'agitation de tel ou telle ? Mais, à l'opposé, le fait d'être reconnu comme "polémiste" n'atténue-t-il pas au contraire la portée des propos de celui qui les tient puisque chacun sait qu'il s'agit de poil à gratter ?

La proc' fonde en réalité son raisonnement sur une discrimination faite à l'endroit des figures médiatiques, ce qui est pour le moins paradoxal et inquiétant pour la liberté d'expression car il faudrait d'autant plus faire attention à ce qu'on dit qu'on a l'occasion de le dire.

Espérons que le Tribunal de Paris ne suivra pas ce filandreux réquisitoire car, de nos jours, la liberté d'expression est autant menacée que le racisme n'est menaçant.

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