Pan ! Les pinsons qui pépiaient, confiants, s'envolèrent affolés. Les tiges grelottantes du sureau frémirent.
La vermine des bosquets semait la mort, l'ombre menaçante des viandards approchait, ce dimanche 16 janvier du côté de Serpaize, 1313 habitants et non pas Marignan, 1515, date d'une célèbre boucherie (16000 morts en un peu moins de 24 heures).
Puis vint le bruit des pales de l'hélico de la sécurité civile, facilement reconnaissable à ses couleurs rouge et jaune. Les animaux de la forêt le connaissent bien, le dragon des pompiers. Et pourtant ils ne viennent jamais pour eux. Jamais.
Toujours pour ces allumés de la gâchette, ces déséquilibrés qui ont tellement sombré dans l'indigence affective qu'ils se sentent obligés de tuer pour exister.
Qu'ils se fraisent la gueule, s'arrachent la moitié du crâne, réduisent leur bras en bouillie, l'hélico rapplique.
Ils se sont magnés le train, les pompelards, ce dimanche en fin de matinée... A l'heure de l'apéro (de 9 à 15 heures pour les chasseurs), y'a un viandard qui a morflé une bastos dans la guibole.
Généralement, ce sont des olives ou des cacahuètes que l'on sert avec l'apéro. Là non... Une bonne balle des familles, c'est tout ce qu'ils avaient sous la main.
Direction l'hosto de Lyon-sud. Les pinsons ont repris le cours de leur vie en chantant 'Il est beau l'hélico...'