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Atelier d’écriture

Publié le 18 janvier 2011 par Maurice Puault

 

Père François

Romainville, le 17 janvier 2011

Atelier d’écriture

Le 1° août 1982, je prenais un difficile commandement à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. 1)

La chaleur était énorme, le béton omniprésent et oppressant, les responsabilités inquiétantes.

La cérémonie d’investiture dura longtemps, en présence du Procureur de Bobigny et de diverses personnalités.

À midi, tout ce beau monde s’éclipsa, me laissant face à moi-même et à mes états d’âme.

Saisi d’une sorte de panique, j’ai pris ma voiture et me suis précipité… à Romainville, rue de Paris, chez mon ami de toujours, Raymond Mondet, alias Nicolas le Jardinier, chez qui je savais retrouver un cadre familier, humain et rassurant.

J’ai été accueilli chaleureusement, et nous avons déjeuné, en nombreuse compagnie, au soleil, dans la cour pavée, tout près des jardins, du poulailler et du clapier.

Nous étions torses nus (j’avais déposé mon costume trois-pièces), nous buvions son petit vin clairet de Cinq Mars La Pile, nous parlions haut et fort et nous étions heureux.

Tel Antée qui reprenait des forces en touchant la terre, je suis reparti ragaillardi, regonflé (et légèrement éméché) vers l’aéroport et ma vie nouvelle.

Je ne me doutais pas que, dix ans plus tard, j’emménagerais à cent mètres de là, Avenue de Verdun, dans un (coquet) pavillon 2) de meulière, exactement le type de construction qui me déplaît a priori, et que j’y passerais les dernières années (heureuses, somme toute) de ma vie, partageant mes loisirs entre le jardin, les amis (la plupart jeunes, comme les parents des condisciples de mon dernier fils) et….la politique, ou plutôt ce que je baptise témérairement de ce nom.

C’est sans doute de ce repas de 1982 que date mon attachement à cette petite ville de Romainville, dont le slogan veut faire « aussi un village » 3), caractère que nous sommes quelques-uns à vouloir, contre vents et marées, lui faire conserver.

Finalement, en écrivant ces lignes, je prends conscience du fait que Raymond Mondet (Nicolas) a, sans en avoir l’air, joué un rôle très important dans ma vie. 3)

Je l’ai connu, il y a à peu près cinquante ans, dans les locaux du « Petit Écho de la Mode ». 4)

Il a bientôt pris la direction de « Rustica », hebdomadaire de ceux qui jardinent (j’en fais partie) pendant dix ans puis de la collection « La Maison rustique » chez Flammarion.

Parallèlement, il menait une carrière dans l’audiovisuel, à Europe N° 1, à TF1 et même à la 5 de Berlusconi.

Raymond est un personnage atypique (avec lequel je n’ai guère en commun que le côté cabotin).

Il s’acharne à mener une existence à l’ancienne, à vivre en autarcie grâce à la production de la maison (poules, lapins et même, à l’occasion, cochon), ce qui satisfait son respect des traditions en même temps que son sens très strict de l’économie.

Le tout fait de lui un homme hors du commun, s’habillant de loques qu’il reprise et re-reprise, mais en même temps multipliant les voyages, surtout autour de la Méditerranée 5), et ayant écrit une dizaine de livres, beaucoup de jardinage, certains de souvenirs (dont j’ai corrigé quelques-uns).

Autodidacte, il possède néanmoins une solide culture, notamment sur le plan historique et religieux. Je ne parlerai pas de ses idées politiques qui sont pour le moins anachroniques et en tout cas peu courantes.

Je l’ai dit, il est aussi cabotin (et dur d’oreille) que moi.

Nous étions faits pour nous « entendre »… et, à l’occasion, nous engueuler sévèrement.

Au fil de ces cinquante ans, nos relations ont pu se distendre, jamais se rompre.

Ses souvenirs sur le Romainville ancien sont passionnants.

Son père fut, dans les temps anciens, maréchal ferrant, entretenant les sabots des chevaux qui tiraient les fardeaux dans les carrières de gypse ; il devint ensuite « bistrot », tout en cultivant deux hectares de terre au pied du « château ». 6)

L’étonnant est que je ne prenne conscience que maintenant du rôle central qu’a joué Nicolas dans ma vie. 7)

Je pourrais continuer longtemps à égrener ainsi des souvenirs ; on verra par la suite, si le cœur m’en et vous en dit.

François Le Cornec

Commentaires de Maurice

1) J'en connais un qui va jubiler que tu le confirmes. Va-t-il aller se changer ?

2) Cela me fait penser à quelque chose... à oui, un commentaire foireux !

3) à l'époque il n'avait pas changer il me semble et était encore « bois perdu cité paru ». Le logo non plus n'avait « peut-être » pas changé.

3) Et dans la vie de nombreux Romainvillois !

4) Je ne te connaissais pas ce genre.

5) Et à chaque fois qu'il l'a pu à Jérusalem.

6) Que la mairie lui louait où prêtait, mais ne faisait rien pour protéger les cultures qui étaient saccagées et pillées ; ce qui a fait qu'il a abandonné après de nombreuses années de patiences et d'entêtement.

7) Pour être long à la détente, tu es long !! Je plains ta femme ! ;))


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