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Stuxnet in the news... Again...

Publié le 18 janvier 2011 par Sid

Déchet nucléaire

D

epuis que le New York Times a publié son article sur Stuxnet, on entend parler du ver un peu partout et à toutes les sauces. Rien que ce matin, France Info y consacrait quelques minutes pour nous expliquer, entre autre, qu'il s'agirait d'un "virus d'un nouveau genre, un ver". Comme dans "ver de terre"... Sic...

La nouvelle de taille révélée par le New York Times, c'est que le fameux ver aurait été écrit en Israël, sur le complexe de Dimona, avec l'aide de États Unis, pour saper le programme nucléaire militaire iranien. Mais si l'article brille probablement aux yeux profanes par sa richesse et ses confidences d'experts, on n'y trouve pas pour autant d'élément concret permettant de corroborer la thèse avancée. D'ailleurs, c'est bien simple, les journalistes admettent eux-même ne pas en avoir...

Cet article constitue surtout un recoupement à la louche de faits, de suppositions, de citations à mots couverts et d'impressions, le tout torturé sous la forme d'une mise en perspective apparemment crédible et séduisante. Un traitement du sujet qui ne manque pas de hérisser le poil de certains. Il faut dire qu'on nous rabat les oreilles depuis un certain temps maintenant avec Stuxnet, au point que ça finit par devenir limite lassant...

Car à côté d'analyses techniques documentées, chacun se sent obligé d'y aller de son analyse plus ou moins inspirée. Par exemple, puisqu'on parle d'origine, on nous traçait l'origine du ver du côté de la Chine il y à peine un mois. Remarquez, c'est ce qu'il y a de bien avec Stuxnet : en l'absence totale d'indice, on peut raconter tout et n'importe quoi. Personne ne viendra avec des éléments plus probant pour vous contredire...

Identifier la source d'un code malicieux, ça ne marche pas comme dans "La Somme de Toutes les Peurs" où une analyse isotopique permet de retrouver l'origine de la bombe nucléaire[1]. Les programmes informatiques ne se trouvent pas affublés de caractéristiques discriminantes comme certaines choses du monde physique. Des caractéristiques, quand bien mêmes elles existeraient, pourraient si facilement être supprimées, voire falsifiées, qu'elles n'en seraient clairement pas discriminantes pour autant. On pourrait certes arguer que Stuxnet étant loin du miracle technologique qu'on nous vante à tous les coins de JT, on pourrait se demander si une bévue ne traînerait pas quelque part. Pas que d'aucuns franchissent, n'hésitant pas à contredire une sophistication qu'il vantent allègrement.

En ce qui me concerne, je n'ai rien à vous apprendre sur l'origine Stuxnet et je me garderai bien de me lancer dans la construction d'hypothèses fumeuses sur le sujet. Je constate juste que si article du New York Times est bien écrit et propose une histoire richement documentée, ça n'en reste pas moins une thèse, certes divertissante, parmi d'autres. Thèse qui ne manque pas pour tant de maintenir le vaste sujet de la cybersécurité en général et de la cyberguerre en particulier en haut de la liste des préoccupations stratégiques...

Notes

[1] L'exemple n'est pas tout à fait fortuit...


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