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Les icebergs débarquent à quelques kilomètres des côtés françaises

Publié le 18 janvier 2011 par Sequovia

Tractage IcebergQui l’aurait cru ? Pouvoir tracter un iceberg  de 7 millions de tonnes du Groëland vers les Canaries… Ce projet a germé dans l’esprit de l’ingénieur français Georges Mougin depuis 35 ans et devrait voir le jour dans les années à venir grâce au soutien de Dassault Systèmes.

  • Un rêve qui devient réalité

Il y a encore 40 ans, le projet aurait été qualifié d’irréalisable compte tenu des budgets astronomiques à mettre sur la table pour pallier aux problématiques techniques rencontrées. Grâce au progrès de l’océanographie, Mr Mougin a récemment eu l’audace de présenter son idée des plus ingénieuses au groupe Dassault Systèmes et voit aujourd’hui son rêve devenir réalité. Pour le moment, seule une modélisation en 3D a été réalisée mais l’on prévoit très prochainement un test grandeur nature au large de Terre-Neuve afin de s’assurer de la validité du concept.

  • Concrètement, comment cela est-il possible ?

Tractage Iceberg 3D
Durant ces 35 années de recherche, Georges Mougin a étudié le moyen de remorquer des icebergs dits tabulaires, de forme plate avec une longueur supérieure à 5 fois leur hauteur.
Il a ensuite réfléchi au meilleur moyen de ralentir sa fonte et a imaginé une invention inédite, une jupe faite de bandes de géotextile non tissé. Le matelas d’eau, qui se formera autour de l’iceberg, servira aussi à l’isoler des températures trop douces. Dernière étape, trouver la meilleure solution pour déplacer l’iceberg avec un seul remorqueur surpuissant, tout en consommant le moins d’énergie possible : utiliser les courants porteurs.
En effet, il ne sera bien évidemment pas « tracté », au sens strict du terme, sa dérive naturelle sera simplement guidée par un remorqueur.

  • Un projet à but socio-environnemental

Ce que souhaite aujourd’hui Georges Mougin est de pouvoir tracter un de ces géants des glaces vers les îles Canaries, aux abords des côtes espagnoles. Comme l’ingénieur l’explique à l’AFP, l’iceberg pourra servir « au refroidissement de centrales existantes ou à l’alimentation de centrales de type ETM (énergie thermique des mers) ». De même que « l’eau résultant de la fonte permettra de faire la climatisation de grandes zones » avant d’être utilisée comme eau douce pour la consommation des populations.
Au terme de son périple de 141 jours, la masse d’eau douce sera donc arrimée non loin des Canaries. Selon les premières estimations, même en ayant perdu un tiers de sa masse au cours du périple, l’iceberg sera encore capable d’alimenter en eau une ville de 50 000 habitants en un an.

  • Avis de Sequovia

L’eau potable est une ressource rare dans de nombreux pays. Au 21ème siècle, près d’un milliard d’êtres humains dans le monde n’y ont toujours pas accès, tandis que plus de 2,5 milliards ne disposent pas de système d’assainissement. Face à ce constat, nous pouvons d’ores et déjà nous réjouir de cette fabuleuse trouvaille qui permettra, une fois approuvée, d’aborder la problématique de la sécheresse dans le monde. Si le test réalisé à Terre-Neuve s’avère positif, ce projet sera une avancée scientifique remarquable pouvant être exploitée comme une réelle alternative à l’un des enjeux sociétaux les plus sérieux de notre planète.


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