Branches naines stoppées
ce qui pousse ne vit pas encore.
Sève maladroite et sèche
dans un réseau de signaux perdus
unique voie étroite
à l'ombre des matins.
Grandit en moi
la première couleur
celle qui unifie les paysages
prend son vol au dessus des âmes
plonge
au coeur des tourments
pour brouiller les signes.Branches naines interdites
muettes dans l'aube de ces murs
branches débranchées
gisantes
branches caduques
si haut levées pourtant
branches de foi inutile
branches atomisées par le doute.Et si l'arbre ne voulait pas bouger ?S'il désirait rester sur son sol de mousse et de boue mêlées ?
Et si les arbres, finalement, étaient faits pour tenir
pour s'ancrer encore plus de leurs racines fatiguées ?
Et si les arbres n'étaient pas programmés pour s'évader ?