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L'euro-moloch

Publié le 18 janvier 2011 par Edgar @edgarpoe

Il est bien connu que l'euro est censé apporter stabilité et développement aux pays membres de la zone euro. Le sens de la causalité est le suivant :

euro > croissance et prospérité > union européenne consolidée

 On peut donc apprécier cette déclaration de Jean-Claude Trichet, pape de la monnaie unique, rapportée par le Figaro :

"Concernant l'euro, [Trichet] estime «qu'il n'y a pas de crise de la monnaie en tant que telle, mais des difficultés plus ou moins importantes des États à se financer». [...] En ce qui concerne les perspectives de croissance à moyen terme il a de nouveau regretté que les États n'aient pas engagé les programmes de réformes  structurelles décidées à Lisbonne en 2000, ce qui a conduit le Conseil européen à s'engager pour de telles réformes à l'horizon 2020..."

 En réalité, il faut donc comprendre que le système fonctionne à l'envers de ce qui était promis : ce n'est pas l'euro qui amène de quelconques bienfaits, ce sont de constants sacrifices qui sont exigés pour mener à l'euro (les fameuses réformes structurelles, tarte à la crème de la non-pensée économique). Le schéma réel de fonctionnement de l'euro est donc celui-ci :

sacrifices > convergence européenne > rédemption européenne par l'euro

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 L'Union européenne est censée unir des pays pour leur plus grand bien. En réalité, elle fonctionne comme machine à punir la diversité, à raboter les écarts. Tenez, un rapport récent de l'ONU qui constate la situation économique lamentable de l'Union européenne, relaté par l'Usine Nouvelle :

"L'Europe serait pénalisée par son hétérogénéité."

Ce n'est donc pas l'Union européenne qui fera l'unité, par ses vertus propres, ce sont en réalité les renoncements de chacun des membres à toute particularité qui leur feront mériter leur européanité.

 Il y a, dans ces sacrifices constants exigés au nom de la cause européenne, un mélange d'anorexie, de volontarisme religieux, de mysticisme, quelque chose de profondément irrationnel. Non pas qu'il soit mauvais de se fixer des buts à atteindre en politique, ni d'exiger des efforts. Encore faut-il en comprendre le sens.


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