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Le futur des salles de marché

Publié le 19 janvier 2011 par B3b
Le futur des salles de marché

the trading floor at euronext, source Flickr

L’environnement du négoce n’a de cesse d’évoluer. La technologie, par le biais de ses performances et de ses outils, est bien entendu un facteur essentiel à ce mouvement en avant, mais d’autres dimensions comme l’érosion des marges ou la réglementation y ont également fortement contribué.

A l’extérieur, la demande des clients a également fortement évolué. Leur connaissance des marchés, combinée à l’évolution des moyens d’analyse simple et efficace sur internet, amènent les intermédiaires financier a repensé leur métiers et la plus-value qu’ils peuvent apporter à leur client.

Sur ce thème, voici une vision de cette évolution selon IPC Systems transmise par Monsieur Jérôme Caron. Si vous aussi, vous souhaitez transmettre une analyse ou un article qui peut intéresser le lectorat de b3b, n’hésitez pas à le faire savoir via le formulaire de contact. Bonne lecture.

Le futur des salles de marché

Jonathan Morton, vice-président marketing produit chez IPC Systems

Le futur des salles de marché

Jonathan Morton

Introduction

Ces 20 dernières années, les salles de marché ont connu de profonds changements. L’évolution la plus marquante est probablement leur taille, qui a plus que doublé, passant de 850 à presque 3 000 postes pour les plus grandes banques. Cette croissance a été motivée, par la volonté d’améliorer la productivité mais aussi par les avancés technologiques matérielles, logicielles et réseau. Ces facteurs ont affecté la taille des salles de marché mais aussi leur apparence générale, leurs fonctions, leurs processus de communication, etc.

La récente récession a clairement incité les entreprises à revoir ou suspendre leurs investissements, mais qu’en est-il aujourd’hui, alors que le climat financier est meilleur ? À quoi ressemble une salle de marché en 2011 et comment va-t-elle évoluer dans les années à venir ?

Dimension des salles

Le secteur des services financiers commence à se relever de la crise, et le regain de croissance constaté au sein de certaines organisations financières fait son effet. Les budgets sont globalement en augmentation et bon nombre d’entreprises commencent à étudier une reprise des investissements dans leurs salles de marché.

La crise a toutefois laissé des traces. Les banques sont toujours contraintes à la plus grande transparence et se doivent d’améliorer leur efficacité et leur productivité. Pour rationaliser leurs opérations et réaliser des économies significatives, beaucoup de grandes banques américaines et européennes rassemblent plusieurs de leurs salles de marché en un seul et même lieu. Cette consolidation commence à s’étendre au back-office.

Malgré ce mouvement de consolidations, on constate aussi une augmentation du nombre d’entreprises de taille plus réduite dans le secteur financier. Face à la crise, de nombreux traders aux États-Unis et au Royaume-Uni ont tenté leur chance et créé de petites structures, comprenant généralement moins de 10 postes. La presse américaine relaye le fait que ces petites structures embauchent souvent des traders déçus qui ont vu leurs primes et salaires gelés au sein des grandes banques, avec le sentiment que leur rémunération ne reflétait pas leur expertise et le chiffre d’affaires qu’ils généraient. Dans certains cas, des équipes entières sont parties créer leur propre entreprise.

Il est prématuré de dire quelle tendance aura le plus d’impact sur le secteur financier, mais il est probable qu’il restera fragmenté un certain temps encore. Certaines petites structures rencontreront sans doute un grand succès, d’autres disparaîtront ou seront absorbées par de plus grandes institutions.

Type de transactions

Récemment, de nombreuses interrogations ont vu le jour sur l’avenir des communications vocales dans les salles de marché, surtout depuis la généralisation des transactions électroniques. Les nombreux avantages apportés par l’informatique élargissent le nombre d’options offertes aux acheteurs, et de ce fait bon nombre de personnes estiment que les transactions vocales vont progressivement disparaître. C’est un faux débat selon moi, la voix aura toujours sa légitimité pour certaines transactions, car les gens auront toujours besoin du sentiment de sécurité que procure une conversation avec un interlocuteur au bout de la ligne. C’est encore plus vrai en période délicate, où le vendeur plébiscitera une conversation en direct pour présenter ses arguments et obtenir un avis en temps réel avant de s’engager. Avec une concurrence de plus en plus intense et des marges en baisse, les opérations financières élaborées par les traders sont plus complexes. Des tiers sont ainsi amenés à intervenir (traders spécialisés, analystes, économistes et chercheurs). Avec autant de personnes impliquées, conjuguée avec la pression des réglementations et la transparence exigée, les équipes en charge de la conformité des transactions s’impliquent davantage pour s’assurer de l’application stricte des règles internes et des réglementations.

Temps de trading

La mondialisation croissante du secteur des services financiers et de l’ensemble de la société a conduit à une activité « continue» qui se traduit par la prolongation des horaires de travail dans de nombreuses institutions financières. À l’avenir, de plus en plus de salles de marché seront opérationnelles 24 heures sur 24 dans plusieurs fuseaux horaires, pour être aussi compétitives que possible et exploiter au mieux chaque seconde de trading.

Optimiser la collaboration

Une autre tendance déjà sensible est l’intensification de la collaboration et des communications entre le front et le middle office des salles de marché. Les traders communiquent désormais avec les analystes, les chercheurs, les gestionnaires de risques, les économistes, des gestionnaires de patrimoine privé et des équipes de support hors salle de marché, pour discuter de chaque étape du processus de trading. Avec l’intégration de consultants externes à une transaction, les risques de rencontrer des problèmes de conformité diminuent et les chances de succès augmentent.

Renforcement des réglementations pour favoriser la conformité

Depuis la crise, les réglementations se sont multipliées, conduisant à la mise en œuvre de mesures strictes pour les respecter. Les banques doivent montrer davantage de transparence et gérer les risques, ce qui les obligent à suivre les actions de tous les traders. Cette surveillance devrait se concrétiser sous la forme de captures vidéo de leurs écrans, e-mails et messageries instantanées. Les réglementations semblent actuellement s’orienter dans deux directions. En Europe, l’obligation de rendre des comptes a conduit à l’enregistrement de toutes les transactions vocales, mesure encore inappliquée aux États-Unis.

Cette disparité des réglementations a un impact sur le type de transaction conduit dans chaque pays. Au Royaume-Uni, toutes les transactions se déroulent dans la salle de marché où elles peuvent être enregistrées et surveillées. Mais aucune réglementation n’impose un tel fonctionnement aux États-Unis, c’est pourquoi le travail à distance des traders est appliqué par de nombreuses banques. L’analyse du marché actuel laisse néanmoins présager de l’intensification des réglementations notamment aux Etats-Unis pour gérer, soutenir, voire même favoriser ce type de transaction. En effet, la technologie est déjà mature pour soutenir une forme plus réglementée du travail à distance et l’assouplissement des conditions de travail est une tendance générale.

Conclusion

Via l’action de multiples facteurs, les salles de marché font faces à de profondes mutations. Une certitude cependant, la technologie sera un élément moteur. C’est elle qui par exemple permet de modifier la taille et la physionomie des salles de marché, de faire communiquer l’ensemble des parties impliquées dans la chaîne de conformité, et qui rendra possible la généralisation des enregistrements et des réglementations. La technologie est et restera au cœur des salles de marché. Plus que jamais, Les institutions financières sont tributaires d’un accès à une infrastructure réseau rapide et fiable combiné avec du matériel à la fois robuste, souple et évolutif. Quelles que soient ces mutations, le rôle des fournisseurs de service de communication est d’avoir toujours une longueur d’avance et de s’assurer que les entreprises financières disposent des moyens nécessaires pour préserver leur avantage concurrentiel, sur un marché de plus en plus compétitif.


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