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Le destin des nations est il captif de la dette publique?

Publié le 20 janvier 2011 par Tnlavie


Le destin des nations est il captif de la dette publique?Dans la série « je suis une exception », Bernie Sanders rentre directement dans le top 10 des personnalités dont il faut à présent guetter les interventions publiques. Agé de 69 ans, il est le premier sénateur  -étiqueté indépendant- à se désigner comme socialiste démocratique au Congrès des Etats Unis.

Alors que Mister Obama se heurte aux pires obstacles pour mener à bien sa réforme du système de santé, destinée à doter d’une couverture santé les 45 millions d’américain qui en sont démunis et offrant ainsi une alternative au tout privé assurantiel, son discours fait un assez habile bilan de la situation alarmante dans laquelle les USA sont plongés. Massivement endettés, à l’emploi précarisé, les Etats Unis sont l’un des pays où l’on compte le plus de citoyens mis en  faillites personnelles, la politique ouvertement libérale qui continue d’être menée (avec succès puisque les USA domine de +1% la croissance de notre PIB européen)  inquiète à juste titre ce polititien, que certains qualifieront d’orateur populiste, puisque ce terme est à la mode.


Sénateur Bernie Sanders: l’Amérique à deux vitesses S/T

Rationnaliser les couts et les pratiques, trouver des financements pérennes et équilibrés, ô combien oui, mais est ce bien le sens des réformes actuellement engagées dans notre propre pays? Lorsque l’on prend l’exemple de la façon dont a été conduite la réforme de notre spécialité, où finalement, il a fallu louvoyer de compromis en petits arrangements, pour mécontenter un moins grand nombre d’influents individus, où chaque petite ou cruciale victoire a été obtenue à l’arraché et grâce à la détermination d’un petit groupe de professionnels engagés dans un combat qui leur semblait juste, on peut émettre de sérieux doute sur la compétence et l’intégrité de certaines de nos élites dirigeantes.

Face à ce constat, comment s’assurer qu’il y a bien un pilote dans l’avion?

Soyons honnêtes, cette dette structurelle, obligeant les pays développés à remettre aujourd’hui en cause leur modèle social pour complaire aux marchés financiers, ne sera jamais remboursée (sauf processus d’inflation, rendue difficile depuis l’avènement de l’euro) et seront reportées à l’infini sur les générations suivantes. Toutes les réformes sensées assainir nos dépenses publiques ne budgèteront jamais qu’un petit  pourcentage des intérêts (50 milliards/an) de la dette faramineuse (1600 milliards) qui continue de s’accumuler chaque jour depuis 1973 (voir ici le compteur mondial et français), nous rendant chaque jour un peu plus les esclaves du système.

Pour mémoire, le déficit structurel accumulé de l’Assurance Maladie représente un petit 20 milliards d’euros. Le PLFSS prévoit un plan d’économie de 2.5 milliards d’euros cette année pour une dépense totale de santé annuelle de l’ordre de 2500 milliards. Etant donné les effets à court terme engendrés par la loi HPST, restriction de la part assumée de la SS dans le remboursement des soins, transfert vers les complémentaires, mise en concurrence de l’hopital public avec les établissements privés…, toutes mesures prises au profit des opérateurs privés dont la raison d’être est la lucrativité, exponentielle si possible, nous sommes en droit de nous demander à qui profite le crime? Une hausse de seulement 1 % point du taux d’intérêt, par exemple exigée par les marchés financiers, fachés de nous voir peiner à rembourser via la dégradation de notre note, nous couterait ainsi l’année prochaine ces 2 milliards d’euros péniblement économisés. Parallèlement, en 2007, sans le service de la dette, capital et intérêt, l’État économiserait respectivement 80 et 38 milliards d’euros par an. Et si chaque année, entre 40 et 60 milliards d’euros ne s’échappaient pas de France via des paradis fiscaux ?…

Chômage, précarisation d’un nombre croissant de jeunes ou de personnes agés, pouvoir d’achat en berne, fracture sociale, délocalisations, fuite des capitaux dans des paradis offshores, exonération de taxe des entreprises, diminution des investissements dans l’éducation ou la recherche, tous ces maux ne trouvent leur source que dans une principale cause : celle d’une société où la volonté de croissance infinie et la cupidité ont supplanté toute forme de bon sens et d’intégrité. Rationnaliser et redistribuer un peu mieux les richesses, insuffler un peu plus d’équité et de justice, réformer le système bancaire et financier, ne sont pas des épouvantails socialistes, ils s’imposeront tôt ou tard, économiquement parlant, par la force ou par la raison. Ce n’est qu’une question de temps et de prise de conscience.

Si vous n’avez pas eu l’occasion d’aller voir le fascinant Inside Job, voici en un petit quart d’heure une séance de rattrapage express avec Bernie.

 Pour devenir calés en dette publique, c’est ici.

Pour évaluer le montant du remboursement des seuls intérets de la dette, c’est ici.


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