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Euthanasie, antithèse...

Publié le 22 janvier 2011 par Lheretique

Plusieurs de mes lecteurs ont vécu comme une provocation mes prises de position en faveur d'une euthanasie contrôlée mercredi dernier. Koz s'est même déplacé pour me signifier à quel point il était outré de la reductio ad absurdum à laquelle je me complaisais à ramener une part de son argumentation. En fait, je crois surtout que c'est le "réacosphérique" du titre qui l'a surtout vexé (juste un petit appeau de rien du tout, quoi...). Il n'en reste pas moins qu'un sujet aussi délicat ne souffre à mon avis pas de positions tranchées et mérite, dans tous les cas, la controverse. Do, qui lit, me semble-t-il, assez souvent mon blog, a réagi vivement, avec une argumentation qui mérite amplement le détour. Je reproduis donc son commentaire ici...

Le problème est que ça se fait ailleurs et que les dérives sont bien trop tentantes pour résister à une loi, qui de toutes façons finit très vite par dériver avec elles!
En Hollande, il y a 50% d'euthanasies qui se passent sans l'avis du médecin (et donc consentement de la personne) alors que c'est légal: ça veut dire que quand c'est légal, c'est considéré comme acquis, et même si la personne concernée n'est pas d'accord; il y a assez de gens concernés par sa mort qui, eux, sont d'accord, parce que tout simplement, c'est lourd, une personne en fin de vie, et au quotidien, su la loi ne la défend pas, ses proches ne pourront ou ne voudront pas toujours le faire.
Et je ne parle pas de toute cette frange de personne âgées, (qui a été étudiée, je ne le dis pas par imagination), qui accepte de se faire euthanasier à cause de la pression (active ou passive) de son entourage: coût de la maison de retraite, coût des soins, héritage, coût des retraites pour la collectivité, etc...
si on parle de l'avortement, ce n'est pas seulement pour parler du respect de la vie, mais aussi de la façon dont la loi et la pratique dérivent quand on ouvre des brèches sur la protection des plus faibles: au début, on nous a vendu l'avortement pour les filles de 15 ans qui s'étaient fait violer par 15 types! Alors évidemment, c'est tellement contre nature que les gens ont été d'accord! mais aujourd'hui, on a 250 000 avortements pour 750 000 naissances (environ), et des militants trouvent que ce n'est pas encore assez, et militent pour que ce soit inscrit aux droits de l'homme et qu'on fasse des campagnes de promotion!
Or une naissance, c'est normalement une joie.
Qu'en sera-t-il pour l'euthanasie? 
Peut-on être assez fous pour croire que nous empêcherons l'état de faire pression sur les familles pour qu'elles favorisent ce mode de fin de vie, qui économiserait des sommes astronomiques en retraites et en soins hospitaliers?! QUe ferez cvous quand il ne remboursera plus la maison de retraite ni les soins après un certain âge ou dans certaines affections comme la démence ou les cancers: aurez vous le choix, individuellement? et le vieillard, lui, aura-t-il le choix, face à ses enfants au bord du gouffre financier?
Science fiction? eh bien non, c'est ce qui arrive aux parents d'enfants handicapés : depuis qu'on leur propose de les avorter, on a supprimé une grande partie des aides et des centres qui les hébergeaient, sans compter la recherche au sujet de leur maladie (0€ de recherche publique en France pour la trisomie 21, première cause de retard mental...) et c'est devenu extrêmement lourd pour les parents et leurs autres enfants, qui ont tout à leur charge.. c'est comme ça. On avait pas dit ça dans la loi pour l'avortement des enfants handicapés, mais la réalité c'est est celle là, c'est pas les belles phrases des philosophes de comptoir qui s'agitent sur les cas des autres avec leurs peurs à eux, mais sans jamais être allés visiter un centre de soins palliatifs, bien souvent.


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