A quai
dans l’imposture qu’être signifie
puisant dans la réserve de respiration,
dans le champ de rosée qui soulève poitrail
le regard ne sait plus bien à quoi s’accrocher
le voici qui perce tout seul l’obscurité
transparente, l’opacité du devenir
le voici qui creuse galerie dans le roc
intérieur qui s’est extériorisé.
Le voici qui tâtonne dans les entonnoirs
et varappe le long du haut mur du réel
seule étoile parmi les décombres du corps
Plus on est échoué, plus on palpe le temps,
cette ample étoffe qui ondoie dans l’infini
c’est de ce point d’observation trop charnel
où la chair suinte, sue, pue et se débat
dans sa propre bourbe, en sa tourbe qui obstrue
qui sécrète secrets de glu et de néant
qu’il nous est donné d’attendre indéfiniment
quoi ?
mais si seulement on pouvait
le savoir !
Patricia
Laranco.