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EasyDonz’Elle

Publié le 23 janvier 2011 par Mademoizelled

L’été dernier, mes z’amis m’ont lâchement abandonnée. Pendant toute une semaine, j’ai été livrée à moi-même, pendant que ces traîtres avaient déjà pris le chemin de la plage. Une Donz’Elle n’étant pas rancunière, je leur ai pardonné ce crime de lèse-majesté. Le 1er Janvier. Parce que Bonne Résolution rime avec Absolution. Et pour le bien de mon Karma: les priver de mon amitié, c’était vraiment trop cruel, un coup à se retrouver réincarnée en cafard.

Bon, d’accord: peut-être aussi que c’était pardonner, ou vivre sans z’amis… et qu’une semaine sans z’amis, ça m’a suffit.

Une Donz’Elle sait pourtant se suffire à elle-même. Sauf qu’une fois arpentées les rues vides et les boutiques pleines de bikinis me rappelant cruellement que la plage allait devoir attendre… Bonjour, Tristesse!

Je me suis alors rabattue sur les salles obscures. En plein été, c’est la foire aux blockbusters décérébrés. Une fois sur deux, les pubs sont plus intéressantes que le film. Et l’été dernier, au ciné comme ailleurs, la pub récurrente vantait les mérites des baskets EasyTone de Reebok.

Les fameuses baskets qui remodèlent les fesses. Impossible que la campagne vous ait échappé! A moins, bien sûr, que vous n’ayez fait partie des immondes crapules exilées au soleil, pendant que cette pauvre Donz’Elle bossait (ce qui serait très moyen pour votre Karma, permettez-moi de vous le signaler!).

EasyDonz’Elle

La Donz’Elle n’étant pas une dinde, des baskets qui remodèlent les fesses… rien que ça, ça la fait bien rigoler. L’argument n’est pas crédible, et il faudrait trouver mieux pour lui faire porter des baskets. Des b.a.s.ke.t.s! On flirte avec l’hérésie…

Sauf que l’automne est arrivé. Et qu’en plus des caprices made in TCL que connaissent bien les Donz’elles lyonnaises, la cuvée 2010 nous a offert en bonus des jours de manif’/cassage/blocage. Il a bien fallu se débrouiller, autrement dit: marcher. Un coup à laisser sa dignité (et ses Stilettos) au placard, et à faire l’inconcevable investissement: des baskets…

Je ne vous cache pas que face à des rayons entiers de ces… choses, la Donz’elle avait perdu de sa superbe. Après mûre réflexion, la dernière fois que j’en ai acheté, ça remonte au collège, à une époque où mon manque d’expérience et un reste d’innoncence m’empêchait de sécher le cours de sport. Au fil de mon errance, je tombe sur un modèle qui m’a l’air portable, pour un peu je le trouverai presque… top (il faut dire que le dernier modèle que j’avais porté était une de ces choses montantes atroces, qui passaient pour très classe dans les années 90). Et en plus, elles sont confortable… emballez, c’est pesé!

Le lendemain matin, me voici donc transmutée en Donz’Elle sportive. Baskets aux pieds, je m’en vais aussi gaiement que possible vers le bagne boulot. Sauf que voilà que je me retrouve à avancer telle une équilibriste sur les pavés mouillés. Parce que mes nouvelles baskets étaient estampillées EasyTone et qu’elles ont des semelles très particulières, dotées de sortes de coussinets. Après avoir effectué ce premier aller-retour bagne boulot-maison, j’avais une furieuse envie de les balancer. Par chance, une Donz’Elle ne renonce jamais.

Cela fait donc maintenant des semaines que mes EasyTone et moi cohabitons. Bilan?

Pour ce qui est des coussinets, on ne va pas se mentir, même par temps sec, il faut une période d’adaptation pour passer du pingouin sur sa banquise au félin racé. En revanche, par temps de pluie, ces chaussures deviennent de véritables engins de mort, capable de détruire une cheville et une réputation (car oui, on peut sauver la cheville, au prix de tourniquets de bras et de contorsions des abdos, afin de chuter sur les fesses… mais c’est alors l’égo qui peut en prend un coup).

Le coup du remodelage des fesses, ce n’est pas que du marketing. En plus d’un ou deux atterrissages forcés, elles travaillent et elles vous le font sentir. Les cuisses aussi, d’ailleurs. Les premiers jours se sont même soldés par des courbatures mémorables. Comme de la maison au bagne boulot, il n’y a qu’un petit kilomètre tout en plat, j’ai d’abords soupçonné Reebok d’avoir truffé sa campagne de messages subliminaux:

Donz’Elle, tu achèteras mes EasyTone et tu les trouveras même efficaces!

Mais ça, c’était avant que mon esthéticienne ne me demande dans quelle salle de sport j’allais pour avoir si vite remodelé mes cuisses. Ou que mon adorable cousine croisée pour Noël m’ait gentiment félicitée d’avoir enfin sauté le pas de la lipossuccion, non sans me rassurer (Il n’y a pas de honte!). Ou encore que ce slim (enfin) en solde ne se décide (enfin) à m’aller.

EasyDonz’Elle

En mauvaise Donz’Elle, je continue donc à offenser les dieux de la mode et du bon goût en ne quittant plus mes b.a.s.k.e.t.s. Et je milite activement pour l’attribution du Nobel à Reebok, avec le secret espoir que ma dévotion sera reconnue par la marque, qui se décidera à m’offrir généreusement une douzaine au moins de modèles customisés… non sans me réjouir secrètement qu’aux dernières nouvelles, mon adorable cousine cherche une établissement de liposuccion réputé.


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