600m2 de boutiques à la gare Saint Jean

Business center, fleuriste, supérette et même pharmacie et laboratoires d’analyses sont annoncés par la Sncf à compter de cet été. Les commerçants installés aux abords de la gare sont mécontents de ne pas avoir été informés. D’une valeur de 42 millions d’euros, le grand lifting de la gare Saint Jean débuté en 2007 sera achevé cet été. En tout cas le remodelage des locaux existants. Car une extension vers Belcier sera présentée en 2012. « La Sncf aurait au moins pu nous informer de ce projet de commerces dans la gare », fulmine Nadia El Ouardi, fille de la propriétaire de l’épicerie de la rue Saint Vincent de Paul. « Entre mai et octobre, la clientèle de la gare assure jusqu’à 70% de notre chiffre d’affaires… Il va falloir faire sans si une supérette s’installe dans la gare ! », poursuit la jeune femme. La branche de la Sncf chargée de l’aménagement, Gares & connexions, a bâti ce projet en s’inspirant de ce que l’on voit dans les couloirs du RER parisien : boulangerie, épicerie, primeurs, téléphonie, prêt-à-porter, carterie, etc. « Nous souhaitons une offre adaptée aux besoins des personnes en transit : une supérette, un fleuriste, des paniers repas raffinés, un business center. Nous avons aussi lancé une procédure d’appel à manifestation d’intérêt pour une pharmacie et un laboratoire d’analyses », déclare Philippe Castay, le directeur Sud Ouest de Gares & connexions. Ce dernier envisage les premières ouvertures de boutiques en juillet, mais refuse de communiquer le nom des enseignes.

Des commerces à la place des guichets
« Une chose est sûre : ce n’est pas moi qui vais me transférer dans la gare, et ce projet de pharmacie ne verra pas le jour : nous sommes déjà assez nombreux dans le quartier au regard de la réglementation ! », tonne Jacqueline Pujol, installée depuis trente-trois ans au bout du cours de la Marne. « Le dernier qui s’y est essayé a essuyé un refus tout net de ses confrères lorsqu’ils ont été consultés par l’ordre des pharmaciens », complète sa consœur exerçant face au pont du Guit. Du côté de l’ordre des pharmaciens de Bordeaux, c’est la surprise. Outre la possibilité réglementaire et le coût financier d’une localisation dans une gare, l’allure des locaux jouera pour beaucoup. « Nous allons créer un espace accueil et information en rez-de-chaussée, coté nord. Ceci va libérer tout l’espace des actuels guichets, au niveau -1 », indique Philippe Castay. Des surfaces plus réduites sont dévolues à un usage commercial : un coin de l’espace accueil, l’arrière du buffet et de la boulangerie ainsi que l’extrémité sud de la gare, d’où partent les trains vers Arcachon. Cette offre multiservice sera complète en 2013, soit quatre ans avant l’inauguration de la LGV Paris-Bordeaux. La gare Saint Jean devrait alors être foulée par 20 millions de voyageurs par an, au lieu de 10 millions aujourd’hui.•
Karine Ménégoà