Magazine Rugby

Racing-Métro : Coup de mou au coeur de l’hiver

Publié le 30 décembre 2010 par Lben
Une 14ème journée coincée au milieu des fêtes qui aura permis à Brive et au Stade Français de se relancer et à Montpellier, Bayonne, Castres et Clermont de se rassurer. En ce qui concerne le Racing-Métro, c’est un petit coup d’arrêt subi par une équipe qui avait déjà perdu son match précédent, contre les Saracens. Un petit coup d’arrêt ou un vrai coup de mou ? La question mérite d’être posée. Toute équipe connaît un passage à vide à un moment ou à un autre
Au vu de la longueur du championnat français, il est normal que chaque équipe connaisse à un moment ou à un autre, un passage à vide. Même si certains clubs comme Toulouse, Clermont ou, justement, le Racing-Métro ont des effectifs étoffés en nombre de joueurs, il y a des moments où la lassitude autant physique que psychologique fait son oeuvre et, où, même les plus belles mécaniques s’enrayent. Le Racing-Métro est, peut-être, en train de connaître ce coup de moins bien à un moment de l’année qui est difficile à négocier sur bien des plans. A Paris, plus qu’ailleurs, les conditions hivernales pèsent. La vague de froid subie ces dernières semaines a compliqué non seulement les conditions d’entraînement et de match, mais aussi la qualité du travail fourni ainsi que la récupération des organismes. C’est un paramètre qui n’est pas neutre, surtout lorsqu’il s’agit de jouer en nocturne au stade de Colombes où un vent glacial pénètre à plaisir et dont les qualités de la pelouse sont vite altérées par le froid, en plus de ne pas être le chaudron magique qui donne instantanément les quelques degrés de motivation en plus. C’est bien sûr les mêmes conditions de jeu pour les 2 équipes qui se rencontrent mais c’est uniquement pour les joueurs ciel et blanc que celles-ci se répètent et peuvent, à la longue, peser sur le mental de l’équipe. Le creux de l’hiver est toujours plus difficile à négocier à Paris qu’à Toulouse ou Toulon. En général, c’est plutôt en février que les organismes souffrent. Ca tombe bien, c’est le moment où les clubs jouent moins et où les joueurs ont même des vacances grâce au Tournoi. Cette année, la nouveauté c’est que l’hiver est arrivé plus tôt et la neige a fini par peser psychologiquement et physiquement sur les organismes de tous les Parisiens, joueurs de rugby ou pas. Il n’est donc pas anormal que les joueurs du Racing se sentent moins bien et ce, d’autant plus, que la H Cup a peut-être joué un mauvais tour au Racing-Métro. La H Cup, une ambition qui a un coût
Les joueurs Parisiens en sont aujourd’hui à leur 14ème match de championnat auquel il faut ajouter 4 matchs de coupe d’Europe et entre 1 à 3 matchs pour les internationaux ( Chabal, Nallet, Cicero, Festuccia, Dellape, Qovu, Masi, Bergamasco, Steyn, VuliVuli ). C’est beaucoup mais, en même temps, ce n’est rien de plus que pour les autres clubs. Sauf que pour le Racing-Métro, il y avait une nouveauté qui était la découverte de la H Cup, qui plus est dans la poule la plus dure qui soit avec Clermont, les Saracens et le Leinster. L’effectif Parisien a découvert cette compétition dans des conditions extrêmes, premier match au Leinster avant de recevoir le champion de France, et Pierre Berbizier a décidé de jouer le coup à fond, croyant à la possibilité d’une victoire. Il ne sert à rien de critiquer cette stratégie, même si l’on sait qu’une équipe qui débarque dans cette compétition a besoin d’un temps d’adaptation aussi bien au niveau de l’arbitrage anglo-saxon que de la manière de jouer qui est un cran au-dessus du Top14. Ce qui veut dire que la 1ère saison est juste pour apprendre. Par contre, ce qui est intéressant de retenir, c’est que l’intensité des matchs, qui se rapproche du niveau international, notamment lors de rencontres face à des équipes comme le Leinster, a un coût physique et psychologique qu’est peut-être en train de payer, actuellement, le Racing-Métro. Il est toujours plus facile de se motiver pour jouer un ancien champion d’Europe que l’avant dernier du classement. Et cela surtout quand votre corps commence à ressentir une certaine lassitude et que les conditions climatiques sont défavorables. Du coup, le match de reprise face à Brive, difficile à préparer dans une semaine composée de 3 jours de vacances et de 3 jours de semi-entraînement, s’est révélé le piège parfait. Un piège dans lequel les Parisiens ne sont tombés qu’à moitié, évitant, malgré tout, la défaite. Il s’agit maintenant de savoir si ce match était un piège unique juste parce que tous les ingrédients négatifs étaient réunis ou est ce que le mal est plus profond et ce match annonce le début d’une période difficile pour cette équipe ? Un coup de mou au mauvais moment
Le Racing Métro enchaîne 3 rencontres à domicile en 10 jours. Après Brive, c’est Montpellier ce dimanche et Toulon la semaine d’après. Ce qui veut dire un potentiel de 12 points, 15 pour les rêveurs, qui permettrait d’installer l’équipe en haut du classement pour un certain temps. Le potentiel vient de tomber à 10. Rien de dramatique, mais les Racingmen ont mangé leur joker. Ils n’ont plus droit à l’erreur. Montpellier et surtout Toulon vont venir à Paris en se disant que c’est le bon moment pour jouer cette équipe. La question est donc de savoir s’il est possible de stopper rapidement un passage à vide. La réponse dépend de la dimension physique. Est-ce que les joueurs Parisiens sont vraiment fatigués physiquement ou est-ce que le coup de moins bien est principalement dû à une lassitude mentale ? N’ayant pas accès aux tests sanguins des joueurs qui donneraient des éléments essentiels de réponse, j’aurai tendance à penser que, de toute façon, il y a certainement des 2. C’est parce que les joueurs sont un peu moins bien physiquement qu’ils ressentent plus fortement une lassitude mentale qui est aussi de saison. Du coup, un sursaut d’orgueil est attendu contre Montpellier. Même avec un physique entamé, les joueurs voudront réagir et se rattraper de la production apathique montrée contre Brive. Pierre Berbizier saura pointer du doigts les faiblesses du moment pour les obliger à réagir avec, en plus, la peur de prendre une leçon de rugby face à une équipe qui aura tout à gagner à Colombes. La vraie question est, plutôt, de savoir si le match contre Toulon marquera le redémarrage de l’équipe pour la suite de la saison ou confirmera le passage à vide. La clé, et c’est heureux que cela marche ainsi, est dans les mains de l’entraîneur. C’est à lui, à la fois, de susciter l’envie de ces joueurs en jouant sur des tonalités de plaisir et de partage tout en privilégiant la récupération dans une période où les matchs se succèdent. C’est à ce prix-là que le Racing-Métro se remettra sur la voie du succès et reprendra une marche en avant entamée depuis la saison dernière…

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lben 48499 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines