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L’UPR, une alternative de plus ?

Publié le 24 janvier 2011 par Livmarlene
L’UPR, une alternative de plus ?

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Le terme est très prisé des nouveaux partis politiques qui fleurissent en ces temps de discorde au sein des deux grosses machines. Après le MODEM de François Bayrou, DLR de Nicolas Dupont-Aignan, Le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, ou encore République Solidaire de Dominique De Villepin le bien coiffé, permettez-moi de m’attarder un peu sur l’UPR. Ce mouvement dont les moyens de communication et le nombre d’adhérents (500) sont modestes, se distingue cependant, et en bien, par la densité de son propos. Loin de moi l’idée d’être partisane. Mais j’avoue être sensible à ce que d’autres pourront trouver rébarbatif : une précision digne d’un cours d’économie. Et pour cause, car le fondateur de ce parti né en 2007 a quelques compétences en la matière.

François Asselineau.

La figure de proue de l’UPR, c’est lui. Pas sûr que tout le monde le connaisse, alors pour résumer, le Monsieur est diplômé d’HEC, mais aussi de l’ENA. Il a derrière lui une carrière conséquente au sein de l’Inspection des Finances et a été à diverses reprises chargé de missions gouvernementales et chef de cabinet de personnalités plus médiatiques que lui, comme Françoise de Panafieu ou encore Charles Pasqua. Passionné de voyage, il a déjà foulé le sol de 85 pays et a vécu au Japon, dont il maîtrise la langue. Pour finir de survoler, il fut de ceux qui s’opposèrent à Jacques Chirac lorsque celui-ci décida de ne pas soumettre la ratification du traité d’Amsterdam à referendum.

Demandez l’programme !

Ni de droite, ni de gauche, mais pas au centre non plus, l’UPR se veut avant tout le parti de la libération de la France, libération du joug Européen, vous l’aurez compris. Les arguments avancés sont nombreux et pas vraiment dénués d’un certain bon-sens.

Par exemple, François Asselineau met en exergue que créer un ensemble à partir de nations aux intérêts divergents ne peut se faire qu’au prix de concessions permanentes, avec pour conséquence l’insatisfaction de chacune des parties (les quotas de pêche et les effets désastreux de la PAC sur l’agriculture de notre pays lui donnent plutôt raison, je crois).

Deuxième point développé, la fragilité de l’Euro, monnaie commune dans un espace où les niveaux de vie disparates poussent ouvertement au dumping, poserait un problème insoluble. Dans ses conférences, le président de l’UPR explique en détails le processus ayant conduit le système économique à devenir ce qu’il est aujourd’hui, hors de tout ancrage concret depuis l’abandon de l’Etalon-Or. Ceci serait trop long à expliquer ici, et d’autres le font bien mieux que moi. Je vous renvoie donc à l’argent dette de François Grignon et à une vidéo de François Asselineau.

En bref, l’Europe serait la cause de tous les maux et de l’incapacité d’un gouvernement français quel qu’il soit, à prendre les décisions qui pourraient faire sortir le pays de l’impasse.

Mais après le divorce ?

Sur le fond, avec les explications détaillées distillées avec une pédagogie dont devraient s’inspirer pas mal d’autres prétendants politiques, je crois comprendre la logique de ce parti. Restent tout de même un certain nombre de questions qui me chiffonnent :

Qui sont donc ces relais d’influence américaine au sein de l’Europe, ces agents doubles qui scient les pattes de l’UE ?

Selon l’UPR, la construction européenne serait une gouffre pour notre économie. Le chiffre de 10 milliards d’Euros est avancé. Une somme qui serait donc économisée en cas de sortie de l’Union et disponible pour la mise en place d’un plan de logement sociaux résolvant les problèmes de toits des français et créant de l’emploi dans le pays. Mais si la France sort de l’UE, ne risque-t-elle pas d’en fâcher les membres, dont la puissante Allemagne, s’exposant ainsi à des représailles notamment en termes économiques et commerciaux ? Cette conséquence a-t-elle aussi été évaluée ?

Dans un système financier pas plus moralisé ou cadré qu’il y a deux ans, le Franc de 2012 ne serait-il pas voué à devenir un amortisseur, voire un jouet de plus dans les ajustements des deux monnaies dominantes (ricaine et chinoise) ?

Je suis sans doute ignare, les commentaires éclairés sont donc les bienvenus.

A vous de juger !

J’attends avec impatience que François Asselineau se retrouve opposé à ses contradicteurs dans des émissions politiques diffusées à des heures de grande écoute. J’ai comme l’impression que cela relèverait un peu le niveau des débats. Pour moi, ce serait la seule façon de savoir si oui ou non la théorie de l’UPR tient la route, et si oui ou non, je suis convaincue qu’on tient là une véritable alternative à toutes les sauces déjà proposées et dont je suis lasse... Pitié Arlette, invitez-le face à tous ceux que j’ai cités au début de mon billet, ce serait la plus belle bataille de polochon de l’histoire du PAF !


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