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Pas de réclame pour la santé - la question de l’information médicale - suite

Publié le 25 janvier 2011 par Damienamselem

comparateur américain de médicaments

Il faut bien comprendre que l'auteur ne vise pas dans son billet les professionnels de santé “consommateurs de vidal” mais surtout indirectement, Monsieur ou Madame tout le monde qui veut s'informer sur sa santé. Louable intention en soi que tout ceux qui en font leur business ne manquent pas bien sûr d'encourager. Ils ne manquent pas d'encourager non plus bien sûr toute évolution des normes publiques, augmentant leur marge de manoeuvre en la matière… C'est un peu le rôle de notre blogueuse. La plupart des intérêts dont notre  “consultante  en santé” assure la promotion, correspond bien sûr à des initiatives payantes, l'exemple cité plus haut ne dérogeant pas à la règle.

Pour info, en France nous avons la même chose, gratuite et accessible à tous, ça s'appelle Thesorimed, l'inscription prend 20 secondes, et c'est incroyablement précis>http://www.giesips.org/pages/simple_identifie.aspx . Recherche simple, aide à la prescription en générique, analyse de prescription, espace personnel…  Gratuit donc - Et oui c'est public… Et pas de conflit d'intérêt derrière, dans ce cas précis. Par contre l'information est effectivement un peu “aride” et ne correspond pas aux attentes du plus grand nombre. Pourquoi pas alors en partant de l'existant, concevoir une partie “grand public” dont l'élaboration serait là encore garantie exempte de tout conflit d'intérêt, et surtout pourquoi ne pas concevoir un monopole de la dispensation de cette information : à mon sens, il ne faut pas autoriser n'importe qui (même au prétexte d'avoir diplôme de pharmacien)  à communiquer de l'information sur les médicaments - et ce n'est certainement pas un label du genre “Hon Code”, régulièrement épinglé pour les dérives commerciales qu'il permet, qui peut garantir l'objectivité de l'information, et de son contexte de présentation.

Les comparateurs de prix de médicaments? (Merci Roselyne pour le libre accès)

Un tas de petites et grosses entreprises tentent actuellement de faire leur beurre en utilisant le média internet comme “dispensateur de santé”  : On trouve de tout, et si l'on n'y prend pas garde, il y aura forcément des dérives. Pour avoir une idée de ce que peut être notre futur si nous n'y prenons pas garde, il suffit d'aller voir outre-manche, ou outre-atlantique, où les médicaments et la santé en général font l'objet d'une marchandisation acharnée, et où dans le même temps les inégalités en matière d'accès aux soins sont tout simplement affligeantes pour des démocratie dignes de ce nom.

En France, on voit progressivement apparaître de telles initiatives, mais les choses sont encore bien verrouillées, trop en tout cas pour certains intérêts qui n'ont de cesse de peser pour un cadre plus “libre”…

On trouve déjà de l'e-santé payante, du « coaching santé web 2.0 sur abonnement », “des e-communautés de patients” financées par les labos : C'est la mode ! On trouve même déjà des « comparateurs de médicaments », au service d'un petit business bien entendu ; leur activité pour louable qu'elle se propose d'être n'est cependant pas vouée à la philanthropie, soyez-en assurés.

Ces comparateurs j'en reparlerai, je suis bien évidemment contre, car non seulement il faut comparer ce qui est comparable : Une petite pharmacie ne peut pas proposer le même prix qu'une officine hard discount avec des méga volumes de commandes, ou un adhérent à une grosse centrale d'achat aux méthodes dictatoriales  (pour résumer). Autre problème que peuvent présenter ces  comparateurs de médicament, tout simplement la la mise en avant de certains médicaments par rapport à d'autre,  la diffusion d'infomerciaux, via des “conseils”, des “guides santé”, etc…

Pas de réclame pour la santé - la question de l’information médicale - suite

(capture d'écran d'un comparateur de prix de médicaments)

On fait des Apps santé, on blogue, on twitte, c'est sympa : La marchandisation de la santé est en fait présentée comme une innovation, comme quelque chose qui constitue une valeur ajoutée. Ce n'est pas faux dans le principe. Où cette logique ne tient pas la route, c'est que ce sont des intérêts commerciaux qui président à cette innovation. Il est désormais avéré que les intérêts commerciaux font très mauvais ménage avec l'égalité en matière d'accès aux soins, d'accès à la santé.

Car ensuite il faut passer à la caisse. Et là pas d'Assurance maladie, pas de mutuelles, ou alors des formules que seuls les plus aisées peuvent s'offrir, et qui proposent même des services e-santé - payants - dans leurs contrats.

Pour ce qui est de l'information, le modèle fonctionne au final comme de la bonne vieille réclame publicitaire avec toutes les turpitudes qu'on peut en attendre… Avec donc au bout du compte de l'information santé qui n'est pas vraiment fiable, ou en tout cas pas présentée de manière suffisamment objective :  Dés qu'il y a conflit d'intérêt, il y a perte d'objectivité, je dirais même dés qu'il y a intérêt, il y a perte d'objectivité.


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