Magazine Rugby

Arbitrage en H Cup : des critiques mêlées d'incompréhension

Publié le 25 janvier 2011 par Ansolo

La dernière journée de H Cup a été de nouveau l'occasion pour les supporters Français (mais également certains coachs) de critiquer l'arbitrage de nos amis Britanno-Celtes.

On passera sur l'épisode "Florian Fritz" et son vrai-faux plaquage cathédrale qui lui a valu un carton rouge, pour s'intéresser à un phénomène plus large et plus ennuyeux, celui de l'incompréhension persistante du camp français face à la manière dont les arbitres d'Outre-Channel sanctionnent les fautes et/ou la domination d'un pack sur l'autre dans le secteur de la mêlée.

Au mieux, donc, l'arbitrage de cette phase de jeu suscite de l'incompréhension, au pire des critiques violentes voire réactive les fameuses théories conspirationnistes qui y voient une énième illustration de la volonté concertée de nos amis Britanniques et Irlandais de dominer le rugby et, parallèlement, rabaisser le coq gaulois plus bas que terre.

Si la critique envers l'arbitrage d'outre-Manche est à peu près aussi vieille que les confrontations entre les représentants de nos nations, la virulence des remarques sur la manière d'arbitrer la mêlée prend actuellement des proportions jusque là inégalées.

Peut-être parce que rarement les clubs et la sélection de France ont autant dominé ce secteur du jeu. Peut-être aussi parce que la mêlée est le symbole d'un rugby traditionnel quelque peu mis à mal par l'évolution "sudiste" de ce sport, une évolution au sein de laquelle la mêlée fermée n'occupe plus une place centrale.

A cet égard, le témoignage de Carl Heyman dans le journal Midi Olympique de ce lundi est particulièrement éclairant. Le pilier Néo-Zélandais insiste sur l'importance presque démesurée accordée à la mêlée dans le rugby hexagonal, bien plus qu'en Nouvelle-Zélande et même qu'en Angleterre où, selon les propres termes de l'international kiwi, elle est considérée comme "un accident de jeu".

On pourrait alors avancer que les arbitres anglo-saxons ne pénaliseront pas une mêlée qui recule aussi systématiquement qu'une ligne de hors-jeu ou un ballon gratté dans un ruck parce qu'un pack qui recule en mêlée offre à son adversaire un avantage offensif qui se suffit à lui-même, comme un plaquage offensif qui fait reculer l'attaquant offre une situation favorable au camp qui défend.

Evidemment, cela n'est qu'une simple conjecture. c'est pourquoi on avancera également une autre raison, moins agréable à entendre, mais peut-être (et malheureusement) plus pertinente. Une raison qui nous est apportée par le même Carl hayman.

Celui-ci indique, dans le même interview, qu'il a dû "apprendre à pousser en travers" depuis qu'il est arrivé à Toulon.

Ainsi, l'incompréhension des joueurs comme des supporters Français devant les décisions des "referees" qui pénalisent un pack Français qui avance, pourrait trouver sa source dans le fait que l'arbitrage français n'est pas suffisamment strict dans ce secteur de jeu, contrairement à ce qui est pratiqué ailleurs dans le monde ovale. Et, en d'autres termes, il est anormal qu'une mêlée qui avance au prix d'une "tricherie" ne soit pas pénalisée, et non l'inverse.

Au-delà de la manière dont est arbitrée la mêlée en France, c'est tout un système à revoir, depuis l'enseignement qui doit apprendre à pousser dans la règle, jusqu'à la philosophie même qui régit ce secteur du jeu, qu'il faut "désacraliser", sans lui ôter ses spécificités ni son importance.

Autant dire qu'on n'est pas prêts de voir disparaître critiques et incompréhensions...


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ansolo 109 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines