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La présidente de l’université de Polynésie a-t-elle plagié Umberto Eco ?

Publié le 26 janvier 2011 par Mcetv

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Un collectif de chercheurs accuse Louise Peltzer, présidente de l’université de Polynésie française d’avoir recopié dans un de ses livres, une quinzaine de pages d’un ouvrage d’Umberto Eco, célèbre critique et écrivain italien

 

Le plagiat au grand jour

En 2000, Louise Peltzer publie un discours de sa leçon inaugurale de la rentrée de l’université de Polynésie française donnée deux ans plus tôt. Intitulé Des langues et des hommes (éd. Au vent des Iles), ce discours reprend de nombreux passages de La Recherche de la langue parfaite dans la culture européenne (Point Seuil) de l’auteur italien Umberto Eco. À ceci prés que Mme Petzel a, elle, « oublié » de citer les chercheurs et les références qu’elle utilise, et les reprend à son compte.

Jean-Michel Charpentier, spécialiste des langues océaniennes, explique la découverte de ce plagiat dans les colonnes du Monde : « L’été dernier, j’ai été chargé par un éditeur de réviser un article qu’avait soumis Mme Peltzer pour un ouvrage collectif… Et j’ai retrouvé l’essentiel du texte que j’avais moi-même rédigé pour l’introduction de l’Atlas des langues de Polynésie que je préparais à sa demande… D’autres universitaires ont dès lors vérifié les travaux précédents de la chercheuse et ils sont tombés sur son livre… »


Une lettre ouverte dénonce Louise Peltzer

Très vite, les chercheurs écrivent une lettre ouverte à la présidente de l’université de Polynésie. Ils sont une cinquantaine, originaires de l’archipel et de métropole ; à demander des explications à la présidente. « Personne ne doit pouvoir penser que la mention d’une source dans la bibliographie dispenserait un chercheur des guillemets, des appels de note et des références de rigueur dans nos disciplines, qu’il s’agisse d’une thèse ou de la version publiée d’une « Leçon inaugurale ». Au-delà de votre personne, c’est la réputation de votre établissement et celle de la recherche universitaire qui est en jeu », écrivent-ils dans la lettre accusatrice.

« C’est une campagne de dénigrement »

Interrogée par Le Monde, Louise Peltzer s’insurge : « Dans ce livre, j’ai cité les auteurs. J’ai pu oublier quelques guillemets, mais franchement on ne va pas en faire toute une affaire ! » Ce qui perturbe surtout l’ancienne Ministre de l’enseignement supérieur (sans le cabinet de Gaston Flosse), c’est la résurgence de cette affaire : « cela fait dix ans que j’ai publié ce livre, pourquoi attendre aujourd’hui ? Si ce dossier sort, c’est pour me nuire alors que je mène des réformes au sein de l’université et que je gêne beaucoup trop de monde ! » Mme Peltzer va plus loin en se posant comme victime : « C’est une campagne de dénigrement » menée par « une minorité d’enseignants », a déclaré Louise Peltzer devant la presse locale.

Bien que l’affaire fasse beaucoup de bruit en Polynésie, elle reste à ce jour ignorée par le Ministère de l’enseignement supérieur, au grand dam des chercheurs.

Lauren Clerc


Photo : Université de Polynésie CC@Tahitipresse


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