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Une famille en or

Publié le 27 janvier 2011 par Poclatelephage
En ce moment, je visionne avec retard les bonnes séries que tout le monde a adoré, l'an dernier. Je me suis donc enfin mise à « Modern family », qui est l'anti-thèse parfaite de la fiction que j'évoquais ici. « Modern family » est en effet une série drôle et intelligente, qui fait réfléchir un peu aussi sur ses propres rapports avec les siens, une fiction tellement sympathique que je pense que les français seraient incapables de faire aussi bien surtout en vingt petites minutes.
Une famille en or
J'ai eu doublement tort d'attendre pour découvrir « Modern family », d'abord parce que c'est une bonne série, je viens de le dire, mais aussi parce qu'elle a été inspirée au tout départ par « fais pas ci, fais pas ça », ce qui est un gage de qualité. En dehors du côté fiction réalité, « Modern family » n'a rien à voir avec ma série française favorite du moment. « Modern family » met en scène trois couples, reliés entre eux par des liens familiaux.
Jay a épousé en seconde noce la sanguine et diablement sexy, Gloria, colombienne et mère de l'adorable petit Manny, qui tient à ses racines.
Jay est le père de Mitchell, qui est en couple avec Cam, un exubérant obèse, ensemble il ont adopté la mignonne petite Lily, venue du Vietnam, et non de Chine, et je comprends que ça ait de l'importance pour ses pères.
Mitchell est le frère de Claire, qui vit avec Phil, un grand enfant. Ils ont eu trois enfants : Haley, la petite bombe, qui découvre sa sexualité ; Alex, la geekette ; et le problématique Luke, qui n'est pas doué pour grand chose de l'aveu même ses ses propres parents.
« Modern family » suit donc le destin croisé de ces couples, qui sont amenés à interagir ensemble régulièrement puisqu'ils appartiennent à la même famille.
La série parle bien des familles modernes, et je ne peux imaginer qu'on traite un jour en France avec autant de finesse de l'homoparentalité, sans en faire un sujet lourdingue, ou de l'affirmation de ses origines par un adorable petit colombien, qui tient à conserver son identité. Dans « Modern family », il a des thématiques à foison pour plein de téléfilms français à « sujet » à la con.
Je suis particulièrement sensible aux affres de la co-paternité de Mitchell et Cam, qui doivent composer avec leur envie d'intégration et d'affirmation de leur différence, à l'extérieur comme dans leur propre famille d'ailleurs. Mitchell est le versant sensé du couple, et doit gérer la folie de Cam. Dans le premier épisode, la scène où Cam présente sa fille façon « Roi Lion » est absolument irrésistible. Cam en fait toujours trop, quand il se déguise en clown ou quand il pleure en même temps que sa famille. Mitchell essaie, lui, d'arrondir les angles avec le monde entier en faisant par exemple une mise au point dans l'avion sur sa paternité homosexuelle ou en s'écrasant dans un groupe éducatif. En tant que lesbienne, mon dieu je fais mon coming-out sur ce blog, je suis vraiment sensible à la façon dont est traitée l'homosexualité dans la série, car elle renvoie les bons messages : nous sommes des gens normaux, qui aspirons parfois à des trucs pas vraiment festifs, comme le mariage ou l'adoption et surtout à être considérés par nos familles comme un VRAI couple. Je suis impressionnée que les américains sachent le dire bien mieux que nous... Bon, l'exubérance de Cam devrait rassurer le grand public quand même, les gays sont aussi festifs parfois.
Je trouve également que la relation entre la Colombienne caliente et Jay est très émouvante. Al Bundy n'a pas toujours été un bon père mais il est un beau-père parfait et super tolérant pour l'adorable petit Manny, qui se rêve en latin lover et qui débarque au collège en poncho pour présenter ses origines à ses camarades de classe. Si on projetait ce même « sujet » dans une série française, ça passerait tellement moins bien que j'ai énormément d'admiration pour les scénaristes de « Modern family ». La relation entre Manny et Jay est l'un des ressorts les plus émouvants de la série, tempérée par la personnalité géniale de Gloria, la colombienne typique.
Enfin, le couple hétéro apporte souvent la touche délirante de l'intrigue. Claire, plus rigide que son époux, un peu timbré, doit composer entre l'éducation qu'elle aimerait donner et les règles décomposées par son mari qui se voit comme un père copain. Dans le deuxième épisode, le pauvre Luke doit se faire tirer dessus au pistolet à billes par son père parce qu'il a fait mal à sa sœur. Phil vole le vélo qu'il pense appartenir à son fils pour lui donner une leçon et se retrouve en possession de trois vélos identiques, dont un qu'il a piqué à un pauvre gosse. Mais rien n'égale le moment où il décide de porter une fausse moustache, façon Magnum...
En visionnant « Modern family », je me dis que « fais pas ci, fais pas ça » aurait finalement du rester sur sa bonne idée du départ de « docu-fiction », puisque les scènes où les protagonistes parlent à la caméra ou celles où ils lui jettent un regard complice sont parmi les meilleures de la série.
Comme je ne suis pas sûre de dépeindre avec brio la qualité de la série, je vous indique à regarder en VO son pilote pour vous faire une idée. A nouveau, nous ne sommes pas dans de la série hilarant, on rit souvent évidemment, mais on est ému également régulièrement.

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