Non, non, la majuscule à "bloomer" n'est pas une faute de frappe....
En effet, comme me le faisait remarquer une de mes lectrices, Martine R., l'origine de ce mot caractérisant cette pièce de vêtement classique aujourd'hui, est des plus originales :
"Amelia Jenks Bloomer (1818-1894), une suffragette,
donnait des conférences habillée d'une jupe courte et de pantalons
bouffants serrés aux chevilles. Elle recommandait aussi le port de ce
costume dans son magazine, bien que les femmes qui le portaient en
public étaient vivement critiquées."
Je me souviens, lorsque j'allais au lycée à 13-14 ans, que notre uniforme de sport, réservé à nous, les filles, comportait un bloomer. Il était d'un moche : noir avec deux bandes le long de la couture de côté, orange pétant, assorti au polo qui allait au-dessus.....
Et je trouvais cela insultant : nous étions des femmes en réduction, en devenir, et on nous imposait un short de bébé...Bien entendu, nous comptions parmi les premières à aller dans un lycée mixte, construit si vite pour accueillir la vague de natalité de l'après-guerre qu'il avait fallu l'installer au bord d'une piste de machefer, sur les "fortifs", face à ce qui avait été la zone, près d'un terrain de sport totalement inutilisé. Il fallait être pudique, ne pas risquer que les garçons voient une petite parcelle de sous-vêtement....Ou alors, était-ce une réminiscence des costumes de gymnastes, vues aux actualités allemandes .....
Les baraquements qui nous hébergeaient avaient un grand poêle en leur centre. Cela a duré deux, trois ans, je ne me souviens plus. Pendant ce temps, on voyait sortir de terre notre futur lycée - on n'avait pas encore dévalué le terme en "collège" pour les classes précédant la seconde.... ce fut d'abord une "Annexe du Lycée Jean-Baptiste Say" (on se demande encore comment l'Education Nationale a pu accepter la dénomination d'un établissement d'enseignement secondaire d'après le nom d'un économiste des plus libéraux.....), puis le lycée Paul Valéry, un modèle tout préfabriqué, du type "collège Edouard Pailleron" qui brûla complètement quelques années plus tard, où finalement, je fis toutes mes études.
Si j'avais su à cette époque l'origine du mot "bloomer", je n'aurais sans doute pas aussi souvent "séché" les cours de gym !
Pour le bloomer dont vous voyez la photographie, il est naturellement destiné à Apolline, avec un élastique légèrement décalé aux jambes - encore un modèle d'Astrid Le Provost, of course....et il fait équipe avec une tunique à manches longues en Liberty (il y avait trop longtemps, n'est-ce pas ?)