Mardi, shooting de produits cosmétiques. Au départ, des flacons un peu moches. En plastique, ternes et sans grande personnalité. A l’arrivée des produits sublimes, complètement relookés tels une Miss Franche-Comté devenue Miss France. Entre les deux, un miracle qui s’appelle Photoshop. Et vas-y que je te teinte le bouchon en noir pour que ça fasse plus chic. Et vas-y que j’ajoute un petit peu de gold sur le texte pour faire plus riche. Au final, nous avons accouché d’un monstre. Un produit qui n’existe que par la grâce du Dieu Retouche. Celui-là même qui transforme Maria Carey, 75 kilos au cordeau et des jambes plus que replètes, en super Maria Carey, 50 kilos toute mouillée et des jambes de liane qui font passer Adriana Karembeu pour une petite grosse courte sur pattes. Plus une seule photo qui ne passe par le filtre de la retouche magique, plus une seule star qui accepte de poser au naturel, sans artifices, cernes comprises. On pense vendre du rêve mais c’est du factice que l’on sert. Une sorte de soupe de dents blanches, de peau lisse et de jeunesse éternelle. Un magma de beautés aseptisées, irréelles et sans âges.
Mais comment faisions-nous avant ? On était si moches que ça ? Il me semble pourtant que Brigitte Bardot était plutôt pas mal, que Sean Connery avait du sex appeal, que Romy Schneider était un vrai canon. Si photoshop avait existé qu’aurions-nous eu à la place ? Une Brigitte Bardot moins boudeuse, un Sean Connery aux tempes moins grisonnantes, une Romy Schneider sans ses fabuleuses cernes qui soulignaient son regard sublime de tristesse. Aujourd’hui on cumule le faux : les stars sont comblées, non pas d’amour, mais de botox, elles sont lissées comme une chemise en coton sous un fer à repasser. Et aucune aujourd’hui, j’en fais le pari, n’accepterait de paraître au naturel. Le magazine Elle m’avait franchement fait marrer l’année dernière avec son numéro sur les stars shootées sans artifices, genre brut de lit-cheveux emmêlés-regard assoupi. Elles étaient aussi naturelles qu’un fromage américain. D’abord elles étaient photographiées par Peter Lindbergh, c’est tout de même autre chose que les photos faites par mon cousin Arnaud, ensuite c’était du noir et blanc, fastoche quand même de gruger la pellicule. Moi aussi je peux le faire. Voilà le risque que prend un magazine. Perso, ça me laisse songeuse. Et ça me donne envie de lancer un magazine, un vrai, un 100% bio, un « Garanti sans retouches » avec des vrais gens dedans, des trucs un peu crades genre rides ou cellulite. Un truc super rock and roll quoi. Le hic c’est que je sens que je vais ramer pour trouver la star qui acceptera de faire la Une. Romy, reviens, ils sont devenus fous !
e valide l’inscription de ce blog au service Paperblog sous le pseudo ladecool »