Il faut bien que les argentins le reconnaissent : Barack Obama et les Etats-Unis en général ne considèrent pas l’Argentine comme une puissance de demain, au contraire du Brésil et du Chili. Cela explique probablement la non-visite du président américain au printemps prochain au pays du tango, ce qui a le don d’irriter la diplomatie argentine.
Hector Timerman, le ministre des affaires étrangères, a ainsi donné une conférence de presse hier soir où il a recadré les relations diplomatiques entre les Etats-Unis et l’Argentine : « notre relation avec les Etats-Unis reste fluide et dynamique à travers nos échanges au G20, sur le nucléaire, le terrorisme ou la recherche scientifique. Mais il y a aussi des points de désaccords et des limites que nous ne voulons pas franchir. »
Afin d’être plus explicite, Timerman ajoute » que suite à différentes rencontres à Buenos Aires ou Washington avec des officiels américains, nous n’avons nullement l’intention de nous équiper militairement, ni de partir dans une guerre d’armement dans notre région. »
Timerman ne veut pas rentrer dans le jeu commercial qu’imposerait les Etats-Unis en Amérique du Sud à propos de l’armement. Il faut dire aussi que, vu le budget militaire argentin, ce pays n’est pas en position de partir dans des dépenses dispendieuses.
Timerman, enfin, conclut, par une menace à peine voilée vers le grand frère américain : « nous ne voulons pas être manipulé politiquement ni être pris au piège commercialement. Les traités bilatéraux au niveau du libre-échange sont néfastes pour nos économies. » Finalement, Barack Obama n’était pas forcément le bienvenu du côté de la Casa rosada…
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