Une semaine sans enfants pour la première fois depuis 18 mois ! (Si je me retenais pas je mettrais 800 points d’exclamations pour bien partager mon bonheur d’avoir un break parental). Quel bonheur que d’être auprès de sa blonde…et de pouvoir ouvrir un livre en sachant que seuls, la fatigue et la faim peuvent ralentir notre élan.
Alors j’ai dévoré Je compte les morts de Geneviève « scary » Lefebvre, une captivante galerie de personnages, inquiétés et souvent inquiétants, un récit dur qui tranche tellement avec la binette de Bambi de l’auteur. C’est toujours fascinant de lire des filles (j’allais écrire petites, mais je mesure 6′4″, donc vous êtes TOUTES petites), de lire des filles donc, qui décrivent avec précisions les états d’âmes d’hommes pervers, ça me chamboule toujours, et m’effraie un peu. Bref même si ça saigne dans ce polar, ça étouffe beaucoup aussi, il y a des éclats de rire partout évidemment car on suit un scénariste alors on reconnait pas mal de gens du milieu (disons cela autrement, puisque ça parle beaucoup de cinéma, il y a de place pour faire de la projection).
On en veut d’autres ! Des vacances et des Geneviève la terreur!
Énergisé par la lecture de « Je compte les morts », j’ai poussé ma luck et attaqué le dernier de Michel Houellebecq, La carte et le territoire (tellement pas habitué d’avoir du temps pour lire je tremblais presque). Après avoir suivit un humoriste (qui n’en n’était pas vraiment un dans La possibilité d’une île), on suit un artiste en arts visuels, et on y rencontre Michel Houellebecq et Fréderick Beigbeder.
Ici aussi il y a beaucoup d’humour mais cette fois c’est dans la structure alors que Houellebecq l’auteur fait assassiner Houellebecq le personnage dans des circonstances atroces, ce qui, on a cette impression, sert la double fonction de dépasser d’une part les fantasmes inavouables de ses détracteurs (nombreux en France) et apporter une originalité appréciable au procédé de l’auto-fiction qui nous emmerde tant (parce que partout depuis trop longtemps).
Bizarrement je ne recommande jamais Houellebecq aux filles, mais je le reconnais, les filles surtout les Geneviève, sont capables de danser dans les noirceurs de l’âme humaine elles aussi.