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Dead Space 2

Publié le 28 janvier 2011 par Gameinvaders

Après un premier épisode qui avait su dire très sobrement à Capcom « voilà comment on fait un survival horror sur next-gen », Visceral Games se remet au turbin pour un second épisode qui promet la même recette mais upgradée et corrigée. Isaac Clark plonge encore une fois, avec nous, dans l’horreur silencieuse de l’espace à la recherche du fameux monolithe et peut-être d’autres choses…

Dead Space 2

Une scène qui ne vous laissera pas insensible...

Un léger avant-propos s’impose. Si vous n’avez pas fait le premier épisode de Dead Space, ce test va évidemment contenir des spoilers sur le premier opus de la série. On commence ce second épisode trois ans après les évènements de l’Ishimura. Isaac est encore fortement perturbé par les horreurs qu’il a pu voir alors qu’il n’était qu’un simple ingénieur. Pourtant, pas le temps de faire de zèle. Après deux minutes de jeux, notre premier interlocuteur se voit trancher la tête et percer le cerveau par un nécromorphe et c’est encore sous camisole que l’on va devoir s’enfuir de l’hôpital de la station méduse, colonie gravitant autour de Saturne. Il faut bien le dire, le jeu vous plonge dans l’ambiance à la fois gore et horrifique avec une vitesse et une intensité époustouflante. On est tout de suite perdu, transi de peur et sans défense et on sait que le cauchemar recommence de plus belle. On comprend rapidement que le plus gros travail des développeuse à été de faire un jeu ayant une mise en scène « digne des plus grands films hollywoodiens ». Phrase légèrement clichée mais qui prend tout son sens ici puisque Dead Space 2 se référence très fortement sur les films d’horreurs ou de science-fictions à succès. On peut notamment citer la saga Alien qui, comme dans le premier opus, prend une place très importante dans le design du jeu. Les fans de la série narrant les aventures de Ripley devraient retrouver l’univers qu’ils aiment dans ce jeu. Le scénario reprend d’ailleurs un peu les mêmes ficelles. Parfois un peu grossièrement.  Pendant une certaine partie de l’aventure, l’histoire est un peu mise de coté au profit d’une ambiance et d’un gameplay beaucoup plus présent. Au final, le tout est assez harmonieux et bien accordé mais on peut attendre un renouvellement pour le prochain opus, des personnages avec plus de présences par exemple. On note tout de même qu’Isaac à maintenant un vrai charisme. Alors qu’il était quasiment muet dans le premier volet et se contentait de faire ce qu’on lui dit, ici, il prend des décisions, il semble vraiment torturé, en quête de rédemption et surtout à oublier le suicide de sa dulcinée.

Dead Space 2

La beauté de l'espace.

Impossible de parler de l’ambiance du jeu sans prendre en compte la prise de risque extrêmement importante prise par les créateurs du jeu. Dead Space 2 met en place un univers et une atmosphère absolument malsaine et dérangeante. Pour cela, un travail sur les lumières à été particulièrement important. On passe maintenant de zones très éclairés au noir le plus total. Les lampes vacillent, les bougies sont posées au sol et parfois, lorsque notre héros est troublé, la correction des couleurs apporte une ambiance totalement différente à la scène. Le jeu ne se contente plus d’être une suite de salles d’un vaisseau de forage, on passe maintenant dans un centre commercial, dans des quartiers résidentielles, dans une église et surtout dans une école. Voilà où la prise de risque intervient. Dans Dead Space 2, vous serez amener à tuer des enfants et même des bébés. Et attention, ils ne sont pas cachés ou suggérés : c’est clairement de jeunes enfants avec leurs cris stridents qui vous poursuivent en quêtes de sang ainsi que des nourrissons putréfiés qui explosent lorsque vous leurs tirez dans le ventre. Le tout dans une salle de représentation de pièce de théâtre pour enfant ou à la sortie d’une école, le son de la cloche répétitif renforçant le sentiment dérangeant qui habite le joueur lors de ces passages. Enfin un jeu qui mérite son +18 ! Ces petites touches qui répugnent par l’horreur mis en place dans la station permet de montrer que Visceral Games ne fait pas seulement du gore. Les créateurs ont compris comment mettre en place un univers répugnant qui vous prend directement au tripes. Bien sur, on retrouve aussi des morts vraiment très sales, des démembrements mais ce n’est rien comparé aux petits détails qui surprennent et de savoir qu’au détour d’un couloir, on apercevra surement un pauvre rescapé qui préférera s’égorger brutalement plutôt que de finir en nécromorphe.

Dead Space 2

Les scènes sans gravité sont encore meilleures.

Pour rendre le tout absolument magistral, le jeu profite du réalisation vraiment impressionnante. Alors que les textures des intérieurs et beaucoup d’éléments ont étés repris stricto sensu du premier opus, les paysages spatiaux ont tous étés nettement améliorés. Dès qu’une fenêtre permet de laisser passer un léger rayon de lumière du lointain soleil, on se prend a tenter d’observer l’espace en y découvrant parfois le corps d’un collègue flottant dans le vide. On trouve également une très nette progression au niveau des personnages et de leurs animations, faciales particulièrement. Lors d’une scène d’opération que vous laisserai découvrir, on pourra examiner très précisément l’effroi se dessiner sur le visage d’Isaac et cela renforce d’autant plus l’immersion du joueur. De plus, les exécutions et les démembrements se beaucoup plus détaillés et sont maintenant plus que de simplement déchirement des bras et des jambes. Les premières minutes du jeu vous permettent de voir le détail apporté à la façon dont les protagonistes meurent. Bien entendu, c’est toujours très extravagant mais cela permet de mettre en tension le joueur. Lorsque l’on meurt dans Dead Space 2, on voit la douleur qu’a subit Isaac pour ne pas avoir été assez prudent. Il se retrouvera souvent déchiqueté, décomposé, transformé en nécromorphe et bien d’autres… On regrette peut-être, qu’a l’image du bestiaire, beaucoup d’animation de mort soient reprises directement du premier opus. Il faut tout même vraiment chipoter pour reprocher ce détail au jeu. Enfin, pour terminer sur la réalisation, il faut bien entendu parler du son. Un travail particulier apporté sur les cris des monstres, particulièrement déstabilisant pour certains. On retrouve au final une bande son globale qui sait s’imposer, prendre ses gros souliers pour perturber le joueur et le mettre en phase avec le jeu. Que demander de plus ?

Dead Space 2

Oh qu'il est mignon !

Si vous êtes arrivés là et que vous n’êtes toujours pas convaincus par Dead Space 2, c’est peut-être parce que vous attendez de voir ce que vaut le gameplay du jeu. Et bien rien de plus simple : on reprend le premier et on corrige les légères imperfections. Au final, le système de jeu est quasiment identique. On retrouve l’évolution par point de forces et le stock pour acheter des munitions (parfois très rares) et de nouveaux joujoux. L’inventaire est toujours limité et sa taille pour évoluer pendant le jeu. Le contrôle d’Isaac est très légèrement différent, un peu plus souple et plus rapide mais on garde une certaine lenteur nécessaire pour que le joueur panique en cas d’attaque de nécromorphe un peu trop rapide. La télékinésie permet maintenant d’empaler les ennemis au mur avec leurs propres griffes pour économiser ses munitions. Rayon nouveautés aussi, la possibilité de dépressuriser des salles en faisant exploser les fenêtres pour que vos adversaires finissent aspirés dans l’espace. Il faudra alors tirer sur le bouton de fermeture de la soute pour éviter de se retrouver également projeté vers une mort prématurée. Une façon ingénieuse d’utiliser le décors à son profit lorsque la situation devient critique. On retrouve maintenant également la possibilité de voler librement lors des phases sans gravité grâce aux propulseurs d’Isaac. Encore une fois, le rythme du jeu n’en est que meilleurs, ces phases de « repos » deviennent maintenant moins longues et plus simple a appréhender pour le joueur. Niveau de la stase, tout reste similaire par contre. Dead Space 2 fait le bon choix de ne faire que quelques corrections sur son système de jeu pour pouvoir mieux maitriser le titre en terme de rythme. Le résultat : un jeu bien plus maitrisé et donc bien plus fun. L’alternance entre action pur et exploration/survival frôle la perfection. Aucun doute : titre est abouti !

Dead Space 2

Isaac a des visions de plus en plus perturbantes.

Il faut bien terminer par parler d’une grande nouveauté de cet épisode : le mode multijoueur. Très librement inspiré de tout ce qui se fait de mieux en ce moment, on ne retrouve rien de neuf. C’est le seul point sur lequel le jeu peut décevoir. Le multi reste correct, on retrouve pas mal de modes de jeux, mais rien de transcendant. On pourra apprécier jouer des nécromorphes et devoir décimer une escouade d’ingénieurs à la manière d’un Left 4 Dead mais malheureusement pas aussi bon et pas aussi travaillé. On sent bien malheureusement que, comme pour Bioshock 2, l’ajout d’un mode en ligne est un argument plus marketing pour pousser à l’achat du jeu et montrer que la durée de vie sera boostée qu’un véritable ajout en terme de gameplay et d’expérience de jeu. Sans pour autant être mauvais ou dénuer d’intérêt, il rempli simplement son rôle, pas plus, pas moins mais est donc très en deçà de la qualité exceptionnelle du mode solo. Un peu plus donc qui pourra vous faire jouer entre ami dans l’univers du jeu, pour les plus fans. Pourtant, le jeu possède une durée de vie plutôt raisonnable ainsi qu’un mode New Game + et au vu de sa difficulté, les heures dessus pourraient bien s’accumuler assez vite…

Si vous attendiez le renouveau du survival-horror : ne cherchez plus ! Il y a peu, on avait déjà pris peur avec Amnesia et Dead Space 2 est là pour vous faire commencez l’année par un cauchemar long et haletant duquel vous ne ressortirez pas sans émotions. Alors que le boss de chez Visceral Games a déjà annoncé un troisième épisode, on se demande comment réussir une suite encore meilleure que celui-ci. Si vous avez aimé Dead Space, n’hésitez pas une seconde !

Score: 5 out of 5 stars


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