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Une riche journée européenne

Publié le 29 janvier 2011 par Edgar @edgarpoe

Beaucoup de petits faits aujourd'hui qui, épars, sont négligeables. Rassemblés, quelle éloquence pourtant !

Le Financial Times relate que la Commission entend renforcer la croissance grâce à une version renforcée de la directive services. Il est bien connu que la crise actuelle vient des affreux monopoles publics...

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Euractiv, de son côté, rapporte qu'un comité secret travaille à une réforme de l'euro. La version française de l'article est abrégée. La version anglaise précise que le comité secret travaille en fonction de l'agenda allemand, avec comme mission de faire payer aux états membres de l'euro toute garantie que l'Allemagne pourrait être amenée à payer. Le paiement sera à faire en efforts de rigueur accrus.

   

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Jean Quatremer explique ainsi que, du fait des exigences allemandes, la retraite à 67 ans devra devenir rapidement la règle en Europe. La conclusion de son billet :  "Bref, à terme, la zone euro ressemblera à une grande Allemagne." En commentaire, il ajoute, et c'est tout à son honneur (où alors il ne se rend pas compte de la portée de ce qu'il écrit, ce qui n'est pas impossible) : "Il y a des raisons évidentes au recul de l'âge de la retraite. Mais l'Allemagne exige que tous les pays le fassent pour que les marchés sachent que les finances publiques resteront soutenables sur le moyen terme."

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 Le Financial Times, encore, explique que le potentiel prochain ministre des finances irlandais a comme programme d'exiger une baisse du taux d'intérêt - punitif - qui lui a été infligé dans le cadre de son plan de redressement. Un sous-fifre de la Banque Centrale Européenne a aussitôt répliqué qu'il n'en était, d'avance, pas question ( ECB official rejects Irish loan rate cut hopes). On voit bien, dans le système européen, où sont les vrais pouvoirs.

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  Personne alors ne sera étonné d'apprendre qu'à Davos, le PDG de JP Morgan, Jamie Dimon, a affirmé que l'Union européenne "est une des meilleures  réalisations humaines de tous les temps." Pour que chacun comprenne en quoi c'est formidable, il a ajouté : "Le problème fondamental sous-jacent est qu'il y a un pays où les gens partent à la retraite à 55 ans en touchant leurs droits à 100%, où il y des programmes sociaux généreux et une semaine de 33 heures, et une autre nation où l'on travaille 40 heures par semaine et où l'on part à la retraite à 65 ans [...] L'un n'est pas prêt à payer pour l'autre. C'est juste une question de temps avant que l'on commence à dire: je ne vais pas payer pour un tel mode de vie." Visiblement, des sources bien informées ont expliqué à M. Dimon que les acquis sociaux dans l'Union n'en ont plus pour longtemps, et ça lui a beaucoup plu.

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 Quelle est la vision d'ensemble qui se dégage de cela ? L'Union amuse la galerie en expliquant que la crise vient de rigidités des régelmentations publiques. Pendant ce temps ce sont des technocrates qui planifient la suppression des acquis sociaux pour rassurer les marchés financiers. Et les marchés financiers ont reçu le message 5/5. C'est ainsi que, en Irlande ou ailleurs, quelle que soit la couleur politique des gouvernements, c'est le plan européen qui s'imposera.

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Il est important de comprendre à quel point la mécanique européenne est implacable.


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