Magazine Poésie

Ta fièvre (Eugenio Montale)

Par Arbrealettres
Ta fièvre (Eugenio Montale)


Ta fièvre me fait penser
aux oiseaux de passage qui heurtent les phares
dans les soirs de tempête:
tempête aussi est ta douceur,
sans apparaître elle bouillonne,
et ses repos sont encore plus rares.
Je ne sais comment, exténuée, tu résistes
en ce lac
d’indifférence, ton coeur; peut-être
une amulette te sauve-t-elle, que tu gardes
à côté du bâton de rouge,
de la houppette, de la lime: une souris blanche,
d’ivoire; et ainsi tu existes !

***

La tua irrequietudine mi fa pensare
agli uccelli di passo che urtano ai fari
nelle sere tempestose :
è una tempesta anche la tua dolcezza,
turbina e non appare,
e i suai riposi sono anche più rari.
Non so come stremata tu resisti
in questo lago
d’indifferenza ch’è il tuo cuore; forse
ti salva un amuleto the tu tieni
vicino alla matita delle labbra,
al piumino, alla lima: un topo bianco,
d’avorio; e cost esisti!

(Eugenio Montale)


Illustration: Giovanni Boldini



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Arbrealettres 2788 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine