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La Margeride - Cantal

Publié le 30 janvier 2011 par Gérard Charbonnel @gcharbonnel
Austère mais attachante
La Margeride est un pays austère et attachant fait de plateaux vallonnés, couvert d'immenses pâtures coupées par des bois de pins, de sapins, de bouleaux. Partout, le sol s'est hérissé de rochers de granit, qui, sous l'action de l'érosion, sont devenus colonnades, obélisques, blocs arrondis, faisant de ce pays une terre de légende.
La Margeride n'est que partiellement cantalienne et se poursuit en Haute-Loire et en Lozère. Son coeur est un bloc soulevé et basculé vers l'Est et le Nord-Est, lequel prend en écharpe les cartes de l'Est cantalien. Il a sa plus forte puissance à la forêt de Margeride, à cheval sur le Cantal, la Haute-Loire et la Lozère. Là, se situent les sommets les plus élevés, la plupart d'entre eux culminant autour de 1400 mètres.
La Margeride - Cantal
Si les villages nichés dans le fond des vallées profondes ou au pied de la faille sont considérés comme des lieux bénis, ceux développés sur le plateau supérieur sont aux limites des habitats traditionnels connus sous nos lattitudes. En dehors de la partie septentrionale où existent des traces d'occupation gallo-romaines, la plupart sont les héritiers de défrichements du Moyen-Age. La forêt, qui a encore gagné sur les terres vaines dans ces dernières décennies, les isole encore plus aujourd'hui.
Alors que le chêne et bien plus encore, le pin sylvestre, introduit au XVIIIè siècle, occupent le plateau inférieur, ce sont les sombres sapinières qui drapent les parties hautes. Les loups ont hanté ces solitudes et la Bête du Gévaudan a cristallisé les peurs, après ces méfaits à Clavières et Lorcières, dans la seconde moitié du XVIIIè siècle.
Les communautés de Margeride ont longtemps développé des liens forts à l'échelle du village : assolement obligatoire, berger commun, appropriation rarissime des terres par des étrangers... Il y a quarante ans à peine, la famille de Margeride était parmi les plus chargées d'enfants dans le sud de la Loire. Rassemblée avec les animaux sous une longue construction toute de granit, aux murs épais et au toit à faible pente, couvert de tuiles canal, cette famille à intéressé les sociologues par sa cohésion autour de l'ostal.
A l'Est du viaduc de Garabit, l'Ecomusée de la Margeride se consacre depuis 1975 à l'étude de la société rurale de cette région, en conserve le patrimoine naturel et culturel et permet aux visiteurs d'en connaître la vie traditionnelle : restauration de lieux caractéristiques de la vie d'autrefois, expositions, randonnées et séjours de découverte.
A travers la Margeride
Ruynes-en-Margeride est un acceuillant gros bourg qui abrite l'un des quatres lieux de l'écomusée de la Margeride. Dans un bâtiment accolé à sa tour, une exposition intitulée " Voyage en Margeride, une aventure de Pierre Plantade ", propose de façon didactique et plaisante, une découverte de la région : composition du sol, flore, faune, aspects de la vie rurale, paysages... A l'extérieur, la tour semble surveiller l'évolution du Jardin de Saint-Martin, espace botanique qui l'entoure et qui rassemble les différentes plantes que l'on trouve dans les milieux naturels de la Margeride. La cour intérieure fait revivre la culture d'autrefois en recevant des variétés appartenant à la tradition locale.
A Signalauze, un des quatres lieux de l'Ecomusée de la Margeride, est restituée avec exactitude et émotion, une école à classe unique, celle de Clémence Fontille, jouxtant un couderc ( pré commun ), dans son aspect de la fin du XIXè siècle, au temps des " hussards noirs " de la République. Un cahier, bien illustré, érudit et ample, nous transporte, loin des lambris dorés et des tours crénelées, dans l'histoire rurale de l'Auvergne.
Clavières, après Ruynes-en-Margerise, restera à jamais marqué par les évènements des 10 et 11 Juin 1944, au cours desquels les maisons du villages furent détruites et depuis, reconstruites. Le monument rappelle la fin tragique du maire, de 8 civils et de 64 résistants. Jouxtant le cimetière, se trouve le tombeau de ceux dont les corps ne purent être identifiés. Toute au long de la route qui mène au Mont-Mouchet, se succèdent des stèles qui marquent le lieu des combats de retardement du 11 juin.
En Haute-Loire, au Mont-Mouchet, à seulement 300 mètres de la limite du Cantal, dans une clarière sombre, se localise l'emplacement de la grange du P.C. des résistants, le grand monument national de la Résistance et le récent musée des Combats de 1944.
Chaliers est un village agréable, parchée au-dessus de la vallée ennoyée de la Truyère. Les sculptures de la maison Roudil rappellent celles de la façade orientale de l'église de Saint-Projet-de-Salers, elles aussi du XVIIè siècle. Chaliers est lié à la garnde histoire avec le tombeau armorié de la lignée des Mercoeur issue du Cézallier et le souvenir du siège entrepris par Bertrand Duguesclin peu avant sa mort, devant Châteauneuf de Randon, à seulment 50 kilomètres de là. La belle demeure de maître de Longevialle se trouve sur l'autre rive, aisémentr accessible depis Chaliers. Lieu de tages et d'expositions, elle est, elle aussi, l'un des quatre éléments de l'Ecomusée de la Margeride.
Vabres, Tiviers et Mentières sont tous trois exposés au midi et au pied de la forêt de pins qui drape la faille. Mentières surprend par ses sculptures frustres mais inventives des chapiteaux de son église romane.
Anglards de Saint-Flour a gardé des traces de voie et d'habitat gallo-romains et Saint-Georges celles de tumuli néilithiques et gallo-romains sur le plateau de Mons aux portes de Saint-Flour. Le peuplement de la partie basse, le long d'un axe de circulation Nord-Sud, semble bien plus précoce que les parties les plus hautes de la Margeride.
Saint-Poncy, en amont des gorges de Rochefort, est un agréable village, tout au fond de sa vallée, à quelques encablures seulement de l'effervescence estivale de l'A75 tandis que Védrines-Saint-Loup se groupe autour de son église romane de tuf, délitée par les siècles.

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