Echo Research vient de publier avec l’International Business Leaders Forum un rapport sur le développement durable et l’entreprise (A World in Trust / Pour un monde meilleur). 60 leaders ont été interviewés en France, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Asie.
On apprend tout d’abord que le développement durable a définitivement acquis le statut d’enjeu business, car il est un sinon LE moteur de la confiance : « Trust », c’est bien le mot qui revient en fil rouge de cette étude. L’enjeu de toute politique RSE est de faire coïncider les promesses et les actes pour instaurer la confiance par la preuve.
Deuxième enseignement de cette étude (même si ce n’est pas une vraie surprise), la formalisation des deux principaux obstacles au développement de la RSE : le manque d’engagement des gouvernements, associé à celui du top management. Des taxes globalement plus contraignantes qu’attractives freinent les initiatives au sein des entreprises ; quant aux dirigeants (et notamment les Présidents), ils ne veulent pas engager leur propre image sur des sujets bien souvent polémiques qui risqueraient de les mettre en porte-à-faux. La gestion de la RSE est donc souvent reléguée à un niveau inférieur, à des leaders dont le pouvoir d’influence est moindre.
Dernier point, probablement le plus intéressant : la place de la RSE dans les organisations. Le développement durable s’appuie sur les valeurs montantes de l’entreprises que sont l’authenticité, l’engagement, la culture et la passion, des qualités qui composent la « corporate soul » : littéralement, l’âme de l'entreprise. Or si on admet que la RSE doit faire partie intégrante de l’essence de l’entreprise (d’autres diraient « ADN »), elle suppose un engagement des individus à tous les niveaux. Et dans ce cas, cantonner le développement durable à un département ne semble pas être la meilleure stratégie… sans parler des services rebaptisés ces dernières années « communication et développement durable », qui font apparaître la RSE comme une pièce rapportée qu’il a fallu intégrer tant bien que mal à l’organisation existante.
On peut imaginer qu’à long-terme, les services DD disparaissent, et que les éléments de la politique RSE soient naturellement intégrés à tous les process de l’entreprise. Un tel scénario implique évidemment la mise en place de solides dispositifs de communication interne. Objectif : intégrer le développement durable à la culture de l’entreprise. De là à parler de « challenge le plus important » en matière de RSE, il n’y qu’un pas… franchi par 14% des leaders interrogés. Mais pour 38% d’entre eux, c’est encore le manque de moyens financiers qui reste la priorité. Le nerf de la guerre…
En savoir plus : le site d'Echo Research