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Le derenier week end au Caire

Publié le 01 février 2011 par Jujusete

Je me souviens, la folie douce avant la tempête. Avant de partir pour le Soudan, c’était bien le Caire.

Mon coloc de 21 ans parlait du jus de citron, limonade, menthe qu'il buvait quand il etait en Syrie. Il nous disait qu'avec un peu d'alcool, ca aurait pu etre sympa. Il venait d'inventer le mojito ! On se fichait de lui. C etait en plein concert d'un groupe de potes.


Le lendemain, j'etais bien vanee. On avait mange du foulet bavarde de retour du conert jusqu'a la premiere priere du matin.

La nuit suivante, on a fêté le mariage de Stéphane et Caro comme il se doit, dansé jusqu’à pas d’heure en buvant du champagne. Avant d’y aller, j’avais rejoint ma copine Kahina et son joli Adam de bébé. J’en avais profité, bien entendu, pour lui faire un max de bisous.

En se préparant pour la fête, on hallucinait devant les images du Liban, on avait peur que ça dégénère. Le Hezbollah trouvait un nouvel allié et se retrouvait en possibilité de créer un gouvernement. Je commentais en disant que de toute façon, les Chrétiens trichent depuis longtemps sur leur nombre et que le pouvoir par communauté était mal réparti. Je me souviens de Kahyna : « Hariri doit se retourner dans sa tombe. »

Adam sentait pousser ses premières dents, bien loin de tout ça.

Le lendemain, veille du départ au Soudan, on s’est reveillé d’une bien bonne ambiance sur le bateau. Charles passait d’un appart à l’autre par les balcons, Erik sortait ses percus iraniennes et nous jouait des rythmes… jusqu’à ce que cela dégénère total : Charles en vieux slipard jouant sur la balustrades en faisant coucou à tous les pêcheurs, Erik essayant de suivre, moi en pyjama qui faisait le danseur soufiste, genre derviche tourneur du (très) pauvre et poussant des youyous.

Une belle poignée de zouaves !

J'essayais de passer quelaues accords a la guitare pour jouer Le gout du citron de Mickey 3D. Que cette chanson semble vraie aujourd'hui ! a l'epoque, elle etait juste touchante : "La vie n'est faite qu'en faite de petits bouts accumulés, Là tout au fond de notre tête et l'on ne peut les décrochés, La vie n'est faite qu'en faite de petits bouts dissimulés, Là tout au fond de notre tête et l'on ne peut s'en débarrasser" J’avais cuisine de l’omelette et je faisais la gueule parce que je ne sais plus qui avait di qu’elle n’était pas bonne.

Le soir, nous sommes partis à l’After eight écouter les potos jouer. On a dansé. Ahmed était pas trop en forme à la basse, Usif a chanté toute la soirée. Il a dansé avec moi aussi. On est tous rentré à la maison dans un sale état de fatigue, prolongeant cette longue dernière nuit Cairote jusqu’à très tard.

Comme si on avait sent qu’il s’agissait peut être de notre dernière soirée tous ensemble su le bateau qui nous servait de maison. Alors il s’est passé un truc spécial. Il devait se passer un truc spécial. Tout ce week-end etait special.

Ahmed avait paumé son sac pendant le concert. On essayait tous de crocheter la serrure avec un bout de clé cassé. Lui était rentré par la fenêtre en jouant les équilibristes. Moi, j’étais avec deux Soudanais qui avaient trop fumé, à l’extérieur, en essayant de crocheter la serrure. Puis Usif a sauté d’un tuyau à un mur, du mur à la fenêtre le tout au dessus d’un mélange d’eau du Nil et de vase et dans un pantalon qu'il n'avait pas lave depuis un mois. On se foutait de sa gueule. Ahmed de lancer « Allez, Julie, c’est ton tour maintenant ! »

La, la, la, champion !

C’est là qu’on voit qu’on vieillit. On évite de faire les trucs dangereux.

« Si vas-y ! »

C’est finalement Stéphane qui a réussi à nous ouvrir la porte avant d’aller se coucher. Il a même eu droit à un cadeau de rastaman, Usif s’étant coupé le bout d’une dread pour lui offrir. Un geste lourd de sens pour lui. Aujourd'hui, le bout de dread est dans ma chambre ou l avait planque Stephane pour se ficher de moi.

Il y avait du raggae en fond sonore, comme toujours chez Ahmed. Petit comité avec Charles et Usif.

Papotages nocturnes

On refaisait le monde avec de l’eau et des sodas. Ahmed m’avait servi une bière dans un verre à vin. Il avait un briquet géant jaune : « C’est moi la fille, c’est moi qui allume ! » Ca le faisait rire. Moi j’allumais ou allumais tout ce qui tournait. J’ai fini par papoter dans un coin avec Usif. Et ce con m’a dit plein de belles choses ce soir là sur ce que je meritais de vivrem sur le bonheur, tout ca...  

T’es bizarre, mec. « On ne sait pas ce que Allah a décidé pour demain… » bla bla bla... Je ne l’écoutais pas. Puis je lui ai montré ma petite dread (le genre de dread qu’on fait avec les copains après un concert de raggae a 4h du matin parce qu’on fait partie de la famille mas qu’on n’assume pas du tout), planquée sous la masse de cheveux. « Un bon début » disait-il. J’étais contente de me carapater au Soudan rien que pour la couper, ni vue ni connue.

Aujourd’hui, je suis contente de l’avoir, ma petite dread, c’est comme un souvenir des copains dont on na pas de nouvelles. "Et l'on se remet assez vite, survivre n'est pas si sorcier, Et l'on retrouve le goût de vivre, du moins pour la matinée"
Demain est un autre jour. Demain, peut-etre que j'aurais des nouvelles d'Ahmed et Usif.


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