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Châtel organise la guerre civile à l'école

Publié le 01 février 2011 par Lheretique

Je voulais revenir une fois encore sur la manière de procéder de Luc Châtel (celui-là, je l'ai dans le pif). Elle est symptomatique du sarkozysme en action.

Châtel, je l'ai dit à plusieurs reprises, démolit consciencieusement notre école républicaine en l'étouffant par compression. Empêcher les collèges et lycées de fonctionner est une garantie d'organiser une fuite vers l'école privée, guère mieux lotie, au demeurant. En France, l'école privée est quasi-publique, sauf quand elle est hors-contrat. Ah, le hors-contrat, le rêve américain de Châtel et Sarkozy...

Mais revenons à nos moutons. Question : pourquoi Luc Châtel vient-il d'annoncer que les chefs d'établissement méritants recevraient des primes ? Réponse : parce qu'il les a chargés d'organiser la pénurie. En réalité, les chefs d'établissement ne sont nullement responsables de cette pénurie. Ils ne font que redistribuer, intelligemment ou non, les moyens dont ils disposent. En faisant son annonce, Châtel est assuré de détourner l'ire des enseignants contre leurs principaux et proviseurs. Bien joué, Tullius Castelus Detritus (voir la Zizanie de Gosciny pour comprendre l'allusion) ! 

Ah, Châtel et les calculs. Tiens, c'est une section académique du SNES, un syndicat enseignant, qui illustre assez bien les connaissances mathématiques de Châtel : il ne connaît que la soustraction. Chez eux, par exemple, cela donne : 

Rentrée Versailles 2011 : le théorème de Chatel => Élèves plus 1159 = Emplois moins 493

Ça, c'est du calcul mental, hein, mon Luc ? Tiens, un nonos, allez, allez, attrape, mon bon toutou à son Nicolas ! 

Méthode sarkozyste en action  : on dresse les citoyens les uns contre les autres. �Ça marche à tous les coups, ou presque. Roms, juges, étrangers, chefs d'établissement, on trouve toujours un coupable en sarkozie. C'est cette manière de faire insupportable que n'a cessé de dénoncer, en vain, Bayrou pendant toute la campagne présidentielle de 2007. C'est là le danger qu'il avait perçu pour la France. Un Président devrait être un pont entre les hommes, Sarkozy est une frontière barbelée. Et ses sbires aussi.

L'école ne semble guère faire recette dans l'opposition. Le Front National s'en moque comme de la dernière guigne, et à vrai dire, lisez son programme (Le FN juge l'école dépensière, ce qui en dit long sur l'attention qu'il compte porter à l'éducation ; son programme annonce d'ailleurs clairement des réductions d'effectifs !), en fait, ce qu'il pourrait reprocher à Sarkozy, ce n'est de ne pas aller encore plus loin dans la casse de l'Éducation Nationale. Au PS, on demeure sans voix. Seul le MoDem a réagi par la voix de son porte-parole, Yann Wehrling, qui a parfaitement senti l'entourloupe : 

Ce ministre est très inventif. Il nous annonce des mesures qui peuvent être intéressantes, comme l'apprentissage de l'anglais dès le plus jeune âge ou celles visant à la cohérence des matières scientifiques...Mais il y a aussi le contexte dans lequel s'inscrivent ces mesures, celui de la réduction des postes. Il y aura quand même, à la rentrée 2011, près de 8.967 postes en moins.
Nous soupçonnons M. Chatel de créer un écran de fumée pour cacher cette réalité de coupes budgétaires qui aboutira immanquablement à un recul de l'école en France. Moins d'enseignants, c'est une plus mauvaise Éducation nationale, alors que l'on constate un recul de la maîtrise du français lui-même. Nous ne voulons pas être dupes de ces annonces qui enrobent et dissimulent cette logique de coupes budgétaires qui remplace toute réflexion sur l'Éducation nationale.

Ouf. Merci, Yann. Y'a quand même quelqu'un qui l'ouvre, dans le silence assourdissant de la classe politique quand l'actualité évoque nos collèges et nos lycées. Que deviendrons nos enfants ? 


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