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De l’apprentissage de l’anglais à la maternelle

Publié le 02 février 2011 par Alex75

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Le ministre de l’éduction nationale et de l’enseignement supérieur, Luc Châtel, a fait le week-end dernier, une proposition qui a fait grand bruit. « Je veux réinventer l’apprentissage de l’anglais dans notre pays », a-t-il déclaré. A cet effet, il souhaite que cet apprentissage de l’anglais soit développé dès l’âge de trois ans, autrement dit dès l’école maternelle… Le socialiste Claude Allège nous avait prévenus, en son temps, l’anglais ne devrait plus être pour les Français, une langue étrangère. 

Les arguments sont bien connus, on apprend plus vite une langue étrangère avant l’âge de six ans. De plus les petits Français, sont mauvais voire nuls en anglais. Sans qu’on sache par ailleurs, ce qui en est réellement la cause : piètre qualité de l’enseignement et / ou forme de résistance patriotique inconsciente et passive à la colonisation des esprits. Une langue est en effet, un vecteur communicatif, mais aussi culturel, le propre d’une civilisation, une manière d’appréhender l’existence, les échanges humains, les relations sociales. D’ailleurs, la langue structure le cerveau et non l’inverse, les linguistes l’ont démontré. La maîtrise d’une langue étrangère est certainement essentielle, dans certains milieux socio - professionnels, en particulier la langue de Shakespeare. L’anglais a supplanté le latin dans le secondaire et sa maîtrise est parfois exigée dans les concours à certaines grandes écoles. Désormais à Bruxelles, depuis Giscard, l’anglais a pris la suprématie sur le français. Certains grands patrons français tiennent même parfois leurs discours en anglais, à l’image de Louis Schweitzer dans ses comités de direction. Un anglais d’ailleurs devenu une sorte de « globish language » tel qu’il est enseigné, un sabir appauvri et sans nuances, qui effraye les Anglais eux-mêmes. 

Mais ce qui est d’autant plus amusant, en se plaçant là, d’un point de vue presque anthropologique, c’est que cette évolution est concomitante d’un appauvrissement de la maîtrise du français chez la plupart de nos contemporains, d’une pauvreté syntaxique et orthographique rare. Et ce sont pourtant là, de mon point de vue, des éléments indispensables avant tout chose, pour évoluer dans la vie, s’exprimer, exposer ses arguments et tenir une conversation construite. Et cela alors que l’on diminue le nombre d’heures consacrées aux matières littéraires, dans le secondaire. L’éducation connait en tout cas des bouleversements inédits. L’heure est à la réforme en profondeur. Mais je demande encore à voir les résultats…

J. D.


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