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Impôts "invisibles"

Publié le 23 janvier 2008 par Bernard Girard
Cela commence à ressembler à une mauvaise habitude, à moins que ce ne soit une stratégie, auquel cas, il faudrait vraiment s'inquiéter.
Régulièrement, on nous annonce la création de nouvelles taxes pour financer des programmes particuliers :
- il y avait eu la taxe de 2% sur les ventes de poissons dans les grandes surfaces pour financer la filière pêche et moderniser la flotte,
- il y a eu, il y a quelques jours, l'annonce du financement de la suppression de la publicité sur les chaînes publiques par la création d'une taxe sur les ventes d'ordinateurs, de téléviseurs et les sociétés de téléphonie mobile,
- puis, une semaine plus tard, ce projet d'une taxe de 2 à 3 euros sur les chambres de palaces (bénéfice attendu : 50 millions d'euros par an) annoncé par la ministre de la culture.
Ces taxes ont quelques "avantages" : elles sont à peu près invisibles, elles épargnent les populations les plus remuantes (pas question de taxer les petits poissonniers ou les petits hôteliers) et laissent de marbre la plupart (qui ira se plaindre d'une augmentation du prix des chambres des palaces?).
Mais elles ont aussi de nombreux défauts. Pas besoin d'être un spécialiste pour voir que cela complique un système fiscal dont chacun nous dit qu'il gagnerait à être simplifié. Pas besoin, non plus, d'être grand calculateur pour voir que cela augmente ces prélèvements obligatoires dont tout le monde nous dit qu'il faudrait les diminuer et réduit, pour certaines au moins (le poisson, les téléviseurs…) ce pouvoir d'achat que l'on voudrait augmenter. Cela introduit, enfin, des distorsions de toutes sortes sur le marché au risque d'aller à l'encontre de politiques que l'on poursuit par ailleurs. Pour ne prendre que cet exemple : augmenter le prix du poisson frais, produit déjà cher, dans les grandes surfaces ne peut que favoriser le transfert vers les produits industriels que les nutritionnistes déconseillent si vivement (voir, hier, l'article du Monde : Manger sain, plus facile à dire qu'à faire).

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